La génétique pour sauver le corail ? En croisant des coraux d’origines géographiques différentes, des chercheurs sont parvenus à renforcer leur résistance au réchauffement des océans. Une vraie bonne nouvelle pour tout un écosystème
L’annonce arrive à point nommé pour l’Australie : l’UNESCO avait récemment critiqué la gestion par le pays de sa Grande Barrière de corail, classée au patrimoine de l’humanité depuis 1981. En effet, la barrière pourrait être réduite à 10 % de sa taille actuelle à cause du réchauffement des océans. Pire, le nombre de coraux a été divisé par deux en tout juste 30 ans.
Pour tenter d’enrayer l’irréparable, des scientifiques ont croisé des coraux de la Grande barrière de corail dans l’océan Pacifique au large de l’Australie avec des coraux vivant à des latitudes plus froides, à près de 500 kilomètres au sud. L’idée étant de voir si l’hybride serait plus résistant à des températures élevées. Ils ont ainsi constaté que les larves de corail dont les parents venaient du nord où les eaux sont environ deux degrés plus chaudes avaient jusqu’à dix fois plus de chances de survivre au stress thermique.
C’est en recourant à la génomique que les chercheurs ont identifié les processus biologiques permettant à ces animaux marins de mieux tolérer la chaleur. Mikhail Matz, professeur adjoint de biologie à l’Université du Texas à Austin et l’un des principaux auteurs explique : « les efforts pour empêcher une extinction des récifs coralliens pourraient commencer en dispersant simplement les larves de coraux dotées de ces traits génétiques pour qu’elles se greffent sur les autres récifs coralliens qui en sont dépourvus. Les larves se déplacent de façon naturelle à travers les océans, mais les humains peuvent aussi contribuer à ces mouvements en déplaçant des coraux adultes résistants à la chaleur pour amorcer et accélérer le processus ».
Une découverte qui donne une raison d’espérer et d’être optimistes pour les récifs coralliens et la faune marine qui y prospère. Rappelons que la disparition des récifs coralliens a un impact très important sur l’écosystème marin, car ils fournissent nourriture et abri à de nombreuses espèces de poissons et de crustacés. Cette découverte est donc une vraie bonne nouvelle, reste à savoir si la génétique sera suffisante pour sauver le corail au niveau mondial.
Source : AFP