Manger au fast food vous expose à un taux inquiétant de phtalates

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Crédits : Stevepb / Pixabay

Des chercheurs ont pour la première fois analysé le taux d’exposition de la population américaine aux phtalates, des additifs provenant de la plasturgie également utilisés dans la confection alimentaire.

Les phtalates sont des additifs utilisés assez fréquemment et depuis 50 ans dans les matières plastiques et autres matériaux pour les rendre souples. Ces additifs (avant tout plastifiants), peuvent donc se retrouver dans les jouets, les peintures, mais également les vêtements, ou encore les cosmétiques. Près de 3 millions de tonnes de phtalates sont produites chaque année dans le monde.

Désormais, de forts soupçons concerneraient l’alimentation, plus précisément la junk-food. En effet, une étude menée par des chercheurs de l’Université privée George Washington (États-Unis) estime que les hamburgers contiennent des phtalates. Les résultats de ces recherches inédites ont été publiés dans la revue Environmental Health Perspectives.

Les chercheurs ont analysé les données relatives à 8.877 participants de la National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES), un programme de suivi de la population américaine entre 2003 et 2010, en ce qui concerne son état de santé nutritionnelle.

Les universitaires ont pu corréler des données relatives au type de junk-food et d’acides gras saturés consommés avec la concentration de phtalates dans l’urine des participants : le DEHP (phtalate de di-2-éthylhexyle) et le DINP (phtalate de di-isononyle).

« Les concentrations de DEHP et de DINP étaient respectivement 24 % et 40 % plus élevées dans leurs urines que dans celles des personnes ne consommant pas de fast-food », ont expliqué les scientifiques.

Il semblerait également que les personnes ayant consommé un repas de junk-food la veille des tests urinaires ont accusé un taux de phtalates plus important. Les résultats sont inquietants, alors que certains phtalates peuvent favoriser la perte de la fertilité chez l’être humain.

« Les grains utilisés dans de nombreux aliments comme les pizzas, le pain ou les gâteaux seraient une source importante d’exposition aux phtalates » indiquent les chercheurs, qui incriminent également la viande.

Le problème viendrait principalement des emballages plastiques des produits. En effet, les phtalates sont capable de s’extraire du plastique et de contaminer les aliments. Le Congrès américain avait, en 2008, interdit l’utilisation de phtalates. Malheureusement, il semble que le DEHP et le DINP restent massivement utilisés, selon les chercheurs.

Si le risque est grand aux États-Unis, le reste du monde n’est pas en reste. Que se passe-t-il en France ? Une directive de la Commission Européenne a interdit, en 2007, l’utilisation des phtalates DEHP et DBP mais le second phtalate pris en compte dans la récente étude américaine, le DINP, est toujours autorisé.

Sources : Sciences et AvenirMetronews