Comment le manchot peut-il survivre au froid polaire ?

Poussins de Manchots Empereur en mue / Crédits : François Guerraz sur Wikimedia

En Antarctique, là où vit le manchot, il fait très froid. Cet animal attachant est non seulement doté d’un plumage performant mais surtout, il adopte avec ses congénères une formation bien connue des légionnaires romains, celle de la tortue.

L’hiver austral autour du pôle Sud est intensément froid car, en moyenne, la température y est de -40 °C et peut parfois descendre jusqu’à -60 °C. Pire encore, lorsque le blizzard s’en mêle, cette même température peut atteindre -100 °C. Dans des conditions aussi extrêmes, il est difficile d’imaginer la façon dont les manchots peuvent survivre.

Cependant, cela ne fait absolument pas peur à ces animaux qui pratiquent la thermorégulation sociale. En effet, ceux-ci utilisent (sans le savoir) la formation de la tortue, une formation défensive des armées romaines. Serrés les uns contre les autres, les manchots bloquent alors le vent et la température au cœur de la formation peut même dépasser les 30 °C ! Néanmoins, une rotation s’opère et chaque individu change régulièrement de place afin de ne pas être trop longtemps exposé au froid.

Les manchots ont un autre avantage, celui de disposer d’un plumage imperméable mais également coupe-vent. Les plumes sont disposées en queue de poisson et il s’agit non pas de plumes classiques mais de filoplumes, c’est-à-dire de petites plumes ressemblant à un poil très fin capable de retenir la chaleur. Ainsi, les manchots ne perdent pas de calories dès que la température dépasse les -10 °C.

La panoplie anti-froid du manchot est complétée par un dispositif ingénieux situé au niveau des membres inférieurs. En effet, les vaisseaux sanguins des pattes sont idéalement positionnés afin que le sang des artères réchauffe celui des veines, ce qui a pour effet d’empêcher que le sang refroidi des extrémités ne vienne se répandre dans le reste du corps.

Sources : Science & VieEspace des Sciences