Un manchot retrouvé mort avec un masque facial dans l’estomac

masque manchot
Crédits : Martin St-Amant/Wikipédia

Un manchot de Magellan a récemment été retrouvé mort sur une plage brésilienne populaire. L’autopsie de l’animal a révélé la présence d’un masque facial à l’intérieur de son estomac.

Quand ce n’est pas la saison de reproduction, les manchots de Magellan s’aventurent à travers l’Amérique du Sud, y compris le long de la côte brésilienne, pour y trouver de la nourriture. De passage à Juquehy Beach à São Sebastião, l’un de ces manchots a récemment confondu l’une de ses proies avec un masque facial noir N95, utilisé pour se protéger contre le nouveau coronavirus. L’oiseau a malheureusement succombé pas étouffement selon l’autopsie de la dépouille opérée il y a quelques jours.

Selon l’Instituto Argonauta, une organisation locale de conservation marine à but non lucratif, ce masque a probablement été jeté sur la plage le 7 septembre, jour de l’indépendance brésilienne. À cette occasion, des milliers de personnes se retrouvent en effet généralement sur les plages du pays.

Le décès de ce manchot témoigne une fois de plus des problèmes de pollution liée à la pandémie en cours. Hugo Gallo Neto, océanographe et président de l’Institut Argonauta, a déploré « l’irresponsabilité » et le « manque d’éducation » de la population locale, soulignant que la question des déchets devrait être traitée efficacement à tous les niveaux. Il en appelle également à une « législation plus stricte pour empêcher les gens de jeter leurs ordures n’importe où« .

Un phénomène mondial

Ce problème ne concerne évidemment pas que le Brésil. Des cas de pollution liée au coronavirus ont également été signalés partout sur la planète. Postée en mai dernier sur sa page Facebook, la vidéo du fondateur de l’organisation à but non lucratif Operation Clean Sea, Laurent Lombard, était notamment devenue virale sur les réseaux sociaux. On y voyait alors le plongeur cannois repêcher des masques de protection et des gants au large d’Antibes.

« Bientôt, il y aura peut-être plus de masques que de méduses en mer Méditerranée« , avait-il alors déclaré quelques jours plus tard à CNN.

En juillet dernier, les membres de la Fondation Tara expliquaient également avoir collecté des masques et des gants sur les plages et les berges de sept grands fleuves européens, à savoir : le Rhin, le Rhône, la Seine, la Garonne et la Loire (France), la Tamise (Royaume-Uni), l’Elbe (Allemagne), le Tibre (Italie) et l’Ebre (Espagne). Quelques semaines plus tôt, à la mi-mars, nous avions aussi évoqué le problème de l’abandon des masques sur les plages de plusieurs villes chinoises.