La malbouffe serait-elle source de dépression ?

Crédits : Peg93 / Wikipédia

La malbouffe disponible dans les supermarchés et autres fast-foods cause diverses maladies telles que l’obésité, l’hypertension, le diabète, ou encore les cancers. Une nouvelle donnée est à ajouter à cette liste et concerne cette fois la santé mentale : le risque de dépression. Diverses études à travers le monde ont prouvé que ce type de nourriture n’affecte pas seulement le corps, mais également l’esprit.

« Si nous arrivions à prouver ce lien, cela expliquerait aussi pourquoi certaines personnes développent une forme de dépression alors que rien, dans leur vie, ne paraît les avoir affectés », explique à la BBC le docteur Felice Jacka de l’Université Deakin en Australie, après une très récente étude.

L’équipe de chercheurs menée par le docteur Jacka estime donc que ce type de nourriture est aussi mauvais pour le corps que pour la santé mentale. Et cela n’a rien d’étonnant puisque le cerveau, seul organe humain qui cherche à se comprendre lui-même, utilise pour son bon fonctionnement quelque 20 % de l’énergie absorbée par l’alimentation.

Hamburgers, frites, tacos, kebabs, boissons sucrées, plats préparés…beaucoup de gens adhèrent à ce type d’alimentation qui apporterait à l’homme bien plus que des kilos en trop. Outre les maladies qui lui sont attribuées, ce régime riche en gras et en sucre provoquerait en réalité un stress ainsi que le développement de protéines appelées cytokines.

« Les cytokines sont des glycoprotéines, des molécules constituées à la fois de glucides et de protéines. Certaines sont produites naturellement par certains types de globules blancs et sont capables de communiquer entre elles pour générer des réactions globales. » définition disponible sur Sante-medecine.net

En parallèle de leur traitement médical, les patients du docteur Jacka se dirigent vers des habitudes alimentaires incluant plus de nutriments qui permettent de limiter l’apparition de dépressions. En effet, la qualité des nutriments qui composent n’importe quel régime alimentaire a un impact clair sur les neurotransmetteurs, la production de sérotonine et de dopamine entre autres. D’ailleurs, une plus ancienne étude menée par des chercheurs espagnols et néerlandais exprimait déjà ces liens, et estimait que la malbouffe augmenterait de 50 % les risques de dépression chez les individus. Sont évoqués également les acides gras d’origine animale et les huiles végétales partiellement hydrogénées qui seraient plus propices à déprimer la population, en comparaison aux huiles provenant des poissons, huiles d’olive et autres huiles végétales brutes.

Au Québec, on parle également de dépression liée à la malbouffe. Santé Canada a lancé en 2011 des campagnes afin de réduire la présence d’acides gras saturés dans les aliments disponibles en magasin bien que 25 % des aliments en contiendraient encore aujourd’hui. Les aliments prêts à servir, ainsi que les pâtisseries et biscuits d’origine industrielle en étaient la cible. Dans cette région où l’on consomme environ 84 litres de boissons gazeuses par personne en moyenne chaque année, on pointe finalement du doigt les entreprises de l’agroalimentaire qui proposent ce genre de produit.

Enfin, le ministère américain de la Défense désire s’occuper du cas des anciens soldats en proie à la dépression. Comprendre leur alimentation pourrait peut-être, selon le gouvernement, réduire le taux de suicide chez les vétérans.

Sources : Le Devoir – 20 Minutes – Radio MonacoBBC