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La « maladie des écrans », un problème récurrent selon une pédopsychiatre

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Crédits : quintanilla / iStock

Une pédopsychiatre française alerte l’opinion publique sur l’accélération d’une « maladie des écrans » touchant les enfants de moins de trois ans. L’experte estime que la situation est aujourd’hui très alarmante.

Un problème qui s’installe dans la durée

En 2019, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) conseillait vivement aux parents d’éviter les écrans de type smartphone, tablette et télévision pour les enfants de moins de deux ans. De plus, il a été recommandé de limiter à une heure par jour l’exposition des enfants âgés de deux à cinq ans. Dans un article publié par Ouest France le 19 mai 2023, la pédopsychiatre Stéphanie Dauver rappelle pourquoi les écrans sont mauvais pour les enfants.

Les écrans sont nocifs pour tout le monde, mais les enfants sont davantage impactés, car ils se trouvent dans une phase de développement. Stéphanie Dauver parle d’une « maladie des écrans », autrement dit une surexposition (ou surconsommation) pouvant entraîner un retard de développement, de motricité, mais également de langage chez les enfants. La spécialiste évoque même un facteur de développement d’une forme d’autisme en raison de l’omniprésence d’écrans et de stimulations. Divers symptômes sont d’ailleurs visibles comme le manque de tonicité dans le regard et les gestes, ainsi que le manque d’interactions sociales.

« Le nombre d’articles scientifiques sur le sujet se multiplie. Le fait que la surexposition aux écrans constitue un facteur de développement d’une forme d’autisme est de plus en plus avéré », a ainsi déclaré la pédopsychiatre.

enfant télévision
Crédits : yaoinlove / iStock

Un problème potentiellement irréversible

Stéphanie Dauver dit avoir tiré la sonnette d’alarme il y a déjà quelques années, mais le mal est toujours présent. En outre, il se pourrait malheureusement que le problème soit irréversible. L’experte a en effet évoqué l’existence de fenêtres temporelles permettant de franchir des étapes dans le développement de l’enfant. Or, rater certaines de ces étapes occasionnerait un retard pratiquement impossible à rattraper.

Il s’avère que certaines recherches donnent raison à la spécialiste. En effet, une étude estimait à 85 % le nombre d’enfants ayant déjà été exposé à des écrans avant l’âge de deux ans. Cela signifie que les parents ne voient pas le mal et pensent que la télévision peut favoriser l’apprentissage du langage chez l’enfant. Cependant, malgré cet apprentissage effectivement plus rapide, le manque d’attention pour de nouvelles choses (dont les interactions sociales) est souvent présent.

À son niveau, Stéphanie Dauver fait de la pédagogie et organise des ateliers. L’objectif ? Informer sur les conséquences d’une surexposition aux écrans et réapprendre aux parents à passer du temps avec leurs enfants. La spécialiste milite également pour différentes mesures comme le fait d’interdire la vente des porte-écrans sur les biberons et les poussettes.

Yohan Demeure, expert géographe

Rédigé par Yohan Demeure, expert géographe

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.