Dans le cadre d’une récente étude, des chercheurs étasuniens ont tenté de comprendre si un ou plusieurs symptômes comportementaux pouvaient être le signe d’un déclin plus rapide chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Selon les résultats, un trait de personnalité s’est distingué : l’apathie.
Une évaluation des symptômes comportementaux
Pour rappel, la maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative affectant principalement la mémoire mais aussi, d’autres fonctions cognitives telles que l’apprentissage, le langage ou encore, le raisonnement. Évoluant vers une perte d’autonomie complète, cette maladie est un des types de démence connus. Par ailleurs, l’ensemble des symptômes ainsi que le caractère progressif de la maladie d’Alzheimer ne sont que partiellement compris par les professionnels et la population en général. Ainsi, de nombreuses études tendent vers une meilleure appréhension de son fonctionnement. Un des derniers exemple en date, une étude publiée dans le Journal of Neuropsychiatry and Clinical Neurosciences en juin 2025 et pilotée par l’Université de Californie du Sud à Los Angeles (États-Unis).
Les auteurs ont expliqué avoir tenté de comprendre si des symptômes spécifiques, ou des individus spécifiques manifestant des groupes de symptômes pourraient être des cibles pertinentes dans le cadre d’interventions ayant pour but de prévenir et retarder le déclin fonctionnel. Ces travaux ont inclut 9 800 volontaires présentant des troubles cognitifs légers, ou de maladie d’Alzheimer. Les chercheurs ont suivi leur quotidien à l’aide d’un Questionnaire d’Évaluation Fonctionnelle (QEF), que des proches se chargeaient de remplir au fur et à mesure.
L’objectif ? Évaluer les possibles difficultés de la personne au quotidien en ce qui concerne des actes simples comme cuisiner, gérer son argent ou encore, se souvenir de ses rendez-vous. A chaque visite de routine, des cliniciens ont évalué les symptômes comportementaux des volontaires et devaient mentionner la présence ou non de dépression, d’hallucinations, d’agitation ou d’apathie. Les médecins devaient également préciser si ces symptômes se montraient persistants.

Un déclin plus rapide chez certains patients
Dans leur globalité, les résultats de l’enquête ont démontré que le type de symptôme comportemental observé n’avait pas d’incidence sur le déclin de la maladie. Cependant, l’analyse de la persistance des symptômes a révélé certaines différences. En effet, les auteurs de l’étude estiment que les personnes apathiques de façon persistante au fil du temps présentaient un déclin fonctionnel plus rapide que celles n’ayant jamais eu ce trait de personnalité. De plus, il s’avère que même les personnes présentant une apathie de manière intermittente sont susceptibles de connaitre déclin plus rapide.
Afin de donner davantage de consistance à leurs résultats, les chercheurs étasuniens ont mené une seconde étude en parallèle, incluant cette fois des personnes atteintes de démence complète, en plus de celles concernées par des troubles cognitifs légers. Dans les deux groupes, l’apathie était le signe d’un déclin plus rapide et ce, indépendamment des autres symptômes.
L’apathie est un trouble invalidant, présent dans de nombreuses pathologies neurologiques et psychiatriques. Dans la plupart des cas, il est question d’une indifférence affective se traduisant par un « engourdissement » physique et moral s’accompagnant d’une disparition de l’initiative et de l’activité. Ceci concerne à la fois les activités du quotidien mais également les rapports sociaux, incluant l’incapacité à se montrer ému, entre autres. Pour les chercheurs, le fait que l’apathie soit en lien avec un dysfonctionnement de régions cérébrales spécifiques pourrait expliquer pourquoi celle-ci peut être le signe d’un déclin précoce et ce, indépendamment de l’habituel déclin fonctionnel.
