La maladie d’Alzheimer découverte en 1906 par Aloïs Alzheimer est une affection du cerveau dite « neuro-dégénérative », elle entraîne une disparition progressive des neurones avec comme résultat un déclin cognitif. Tout cela peut causer une altération de facultés cognitives telles que la mémoire, le langage ou le raisonnement. La maladie d’Alzheimer est plutôt répandue chez les personnes âgées.
Dans le cerveau des malades, des spécialistes ont observé des dépôts de peptides bêta-amyloïdes qui forment des plaques et des formes anormales de la protéine Tau. La question qui se pose maintenant est de savoir si tous ces marqueurs biologiques sont la conséquence de la maladie d’Alzheimer ou s’ils sont dus à une infection.
En effet, aujourd’hui, une trentaine de chercheurs et cliniciens ont signé une tribune pour que soit évaluée la possibilité que la maladie d’Alzheimer soit liée à des virus, et ce, notamment après avoir trouvé des preuves troublantes reliant la maladie à l’infection par le virus de l’herpès (HSV1). Il convient de signaler que l’observation et l’analyse du virus de l’herpès est récente (environ une trentaine d’années). Aussi, dans le Journal of Alzheimer’s Disease, les chercheurs ont signalé que la piste infectieuse a été trop longtemps ignorée.
Un chercheur français nommé Luc Letenneur est l’un de signataires de cette tribune et il fut l’auteur de travaux qui montrent que les malades d’Alzheimer sont souvent séropositifs vis-à-vis du virus HSV1 (herpès). Le virus de l’herpès HSV1 provoque par exemple un bouton de fièvre et il atteint le système nerveux central. Il reste latent dans l’organisme et peut se réveiller suite à un épisode de stress ou une baisse de l’immunité au cours du vieillissement.
Pour les scientifiques, il y a ainsi des liens de causalité entre l’infection et la maladie. Chez les humains, certaines infections comme celles du virus de l’herpès sont associées à des pathologies qui rappellent la maladie d’Alzheimer. De plus, dans des cellules étudiées en culture ou sur des souris, les dépôts amyloïdes et les anomalies de la protéine Tau ont été observés après une infection par HSV1 ou à cause de bactéries. Ainsi il semblerait que cette infection puisse endommager le système nerveux central et s’attaquer au système limbique qui joue un rôle important dans le contrôle des émotions ainsi que dans la mémoire. La dysfonction olfactive également observée peut être aussi un signe troublant de la maladie d’Alzheimer.
Des trouvailles qui restent discutables
La fréquence de cette infection chez les patients atteints d’Alzheimer ne prouve pas qu’elle soit responsable de la maladie. Une autre possibilité est que ce soit la maladie d’Alzheimer qui réveille le virus de l’herpès à cause des virus et autres micro-organismes qui sont présents dans le cerveau de la plupart des personnes âgées. Certains cas de greffes de dure-mère permettent de supposer que la maladie d’Alzheimer a un caractère transmissible.
Néanmoins, on note pour l’instant que les différents essais thérapeutiques qui ont testé des médicaments contre la maladie se sont soldés par les échecs et c’est pourquoi ces chercheurs plébiscitent l’utilisation d’antiviraux et d’anti-microbiens.
Source: Futura-sciences