Mais que se passe t-il autour de la mer Morte ?

Crédits : Ian and Wendy Sewell / Wikipédia

La mer Morte s’assèche à une vitesse incroyable et la formation de trous béants s’accélère de manière exponentielle. Selon les estimations, il y en aurait aujourd’hui plus de 3000. 

De grands tunnels se multiplient dans la région, un vrai gruyère. Des gouffres de dizaines de mètres de profondeur apparaissant du jour au lendemain, engloutissant tout sur leur passage. Problème, le phénomène s’accélère à un rythme exponentiel, menaçant habitations et installations touristiques.

Les premières dolines ont été découvertes dans les années 1980. Et en 1990, on en comptait une quarantaine. Aujourd’hui, il y en aurait plus de 3000. À ce rythme, l’ensemble du bassin aura sombré d’ici à 2050. Mais que se passe-t-il autour de la mer Morte ?

Les dolines se forment dans des terrains soumis à une dissolution chimique. Et c’est justement le cas de la mer Morte. Cette mer fermée, qui fut autrefois remplie d’eau, est aujourd’hui la zone immergée la plus basse du globe (429 mètres en dessous du niveau de la mer). La faute à une surexploitation de ses eaux pour des besoins démographiques en pleine explosion, une industrie touristique en plein essor et une exploitation minière toujours plus croissante. La mer Morte ne reçoit plus que 5 % de son flux historique. Elle est en train de s’assécher, et de mourir.

En se retirant, les eaux très salées de la mer Morte laissent derrière elle des poches de sel. L’eau douce qui lessivait et dissolvait autrefois ces poches, laisse en lieu et place des cavités vides en sous-sol. Sans soutien, le sol de surface finit par s’effondrer brusquement.

Israël, la Jordanie et l’Autorité palestinienne ont décidé d’agir en construisant un pipeline de 200 km de long reliant la mer Rouge à la mer Morte. L’objectif : transférer une centaine de millions de mètres cubes d’eau chaque année vers le bassin asséché. Cependant le projet divise ; pour certains, cette eau ne serait pas suffisante pour enrayer la baisse du niveau de la mer Morte, et menacerait l’écosystème spécifique de la mer Morte en y faisant proliférer notamment des algues rouges. La mer Morte n’a jamais aussi bien porté son nom…

Sources : Le Monde, S&A

– Crédits photo : George Steinmetz Aerial Photography