En France, les différents trains proposent des connexions Wi-Fi médiocres, voire même inexistantes dans certains cas. Cependant, cette situation est à peu près la même dans toute l’Europe, voire pire. Pourquoi est-ce ainsi ? Existe t-il des projets de modernisation ?
Effet Doppler et antennes insuffisantes
En 2023, le quotidien français Ouest France posait la question suivante : « Pourquoi est-il si compliqué de capter le wifi dans le TGV ? ». La plupart du temps, le Wi-Fi est indiqué comme étant disponible à bord. Seulement voila, la connexion est mauvaise, les pages se chargeant très lentement, les films sont impossible à visionner. Souvent, les utilisateurs doivent composer avec des déconnexions intempestives et parfois, il est impossible d’accéder au réseau.
Pourquoi est-ce ainsi ? La principale difficulté de maintenir une connexion stable a un lien avec la vitesse élevée des trains. Il est en effet question d’un effet Doppler, un phénomène physique selon lequel la fréquence d’une onde change lorsque la source émettrice de l’onde et/ou l’observateur de l’onde sont en mouvement. Ainsi, le déplacement rapide modifie la fréquence du signal et peut donc perturber la capacité à maintenir la stabilité de la connexion.
Citons également un nombre d’antennes relais parfois insuffisant, un facteur évidemment aggravant. Il faut dire que ces antennes sont très présentes dans les zones à forte densité de population. En revanche, les trains traversent évidemment des zones rurales où les antennes sont beaucoup plus rares.
Conception des wagons et physiques des radiofréquences
Soulignons le fait que d’autres contraintes viennent s’ajouter à celles déjà évoquées. En effet, de nombreux wagons ne sont pas conçus pour laisser passer les fréquences radio. Il est souvent question de revêtements en verre métallisé (ou à faible émissivité) qui par définition, sont peu enclins à la propagation des signaux. Autrement dit, certaines voitures de train s’apparentent à un genre de cage de Faraday.
Par ailleurs, il est aussi important de prendre en compte la physique des radiofréquences. En effet, la bande généralement réservée à la 5G en Europe ne permet pas de traverser efficacement les arbres et les feuilles, une végétation souvent présente le long des voies ferrées. Ceci augmente la capacité des signaux à atteindre les cabines. Il faut dire que la 4G n’a pas vraiment ce problème puisque, si les fréquences de bande inférieure ne transportent pas autant de données que la 5G, les ondes se propagent plus loin et franchissent mieux les obstacles.
Vers un meilleur Wi-Fi dans les trains européens ?
Ailleurs, la situation n’est pas plus glorieuse. En juillet 2025, le quotidien The Telegraph s’intéressait au Wi-Fi des trains britanniques. Quelques semaines plus tard, le média Politico donnait divers exemples dans toute l’Europe. Pour rappel, la vitesse médiane de téléchargement de 25 mégabits par seconde représente le seuil minimal pour une utilisation fiable d’Internet. Or, le seul pays européen dont le Wi-Fi des trains dépasse cette vitesse est la Suisse. En seconde position, nous retrouvons la République Tchèque. La France est troisième, ce qui donne de fortes indications en ce qui concerne la médiocrité à l’échelle du continent.
Certains pays ont même abandonné l’idée d’installer le Wi-Fi dans leurs trains. C’est notamment le cas de la Belgique avec la SNCB, cette dernière ayant évoqué une mise en œuvre trop onéreuse et une couverture insuffisante des par les opérateurs.
Enfin, la modernisation est actuellement en marche mais il incombe de préciser que cette dernière est très couteuse, en plus de nécessiter de nombreux essais. Par exemple, la compagnie Czech Railways en République Tchèque teste actuellement le réseau Starlink d’Elon Musk. En France, la SNCF hésite entre faire de même ou tenter une collaboration avec Eutelsat, un opérateur français de satellites.
