mangrove à Madagascar
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Madagascar : une biodiversité exceptionnelle moteur du développement socioéconomique

Le président de Madagascar, Andry Rajoelina a expliqué les actions de fond présentes et à venir lors de la COP 27 pour à la fois préserver et développer la Grande Île, foyer de 5% de la biodiversité mondiale.

Soutenir le leadership africain dans la lutte contre le changement climatique avec des investissements stratégiques durables a été sans surprise l’une des nécessités mises en exergue lors de la COP 27. La question du dédommagement a également été largement évoquée. Les négociateurs africains appellent à mettre fin à « l’injustice climatique », rappelant que l’Afrique est le continent qui paie le plus lourd tribut au réchauffement climatique alors qu’elle n’est responsable que de 4 % des émissions mondiales de CO2.

Préservation et développement

Évoquer le changement climatique sur le continent africain se réduit souvent à une addition d’extrêmes difficultés. Sans éluder celles-ci, le président de Madagascar, Andry Rajoelina, a évoqué ces enjeux en termes d’opportunités. Toute sa stratégie est construite sur un double mouvement de préservation et de développement. Il ambitionne en effet que Madagascar devienne un des pays modèle « carbone bleu » car les mangroves, forêts côtières entre terre et mer sont des puits de carbone, stockant jusqu’à 5 fois plus de carbone par unité de surface que la forêt amazonienne. La préservation concerne également les forêts. Madagascar fait partie des 5 premiers pays à avoir initié le mécanisme Redd + pour sauver les forêts et augmenter la couverture et la gestion durable forestières. Le programme de Réduction des Émissions dans l’écorégion des forêts humides de l’Est du pays dénommé « Atiala Atsinanana » a été approuvé et donnera lieu à un contrat de vente des crédits carbone de Madagascar pour un montant environnant les 50 millions de dollars.

Conjuguer cette protection de la biodiversité et de développement économique sera à l’évidence le socle de la politique touristique envisagée. Le Plan Émergence Madagascar pour relancer la croissance accorde une grande place au tourisme, avec notamment des mesures de facilitation fiscale tant pour la mise en place de complexes hôteliers que de parcs d’attraction.

Vers l’agriculture durable et l’auto suffisance énergétique

En matière d’agriculture, Madagascar comprend aujourd’hui 8 millions d’hectares de terres arables soit un énorme potentiel de terres qui peuvent être restaurées et aménagées pour la séquestration du carbone, le captage du surplus des eaux de pluie pour une agriculture durable. « L’agro-industrie est à portée de main et nous avons des positions déjà fortes dans un certain nombre de produits d’exportation comme le café, la vanille, le girofle, le poivre, le chocolat, le sisal… », souligne le Président. Dans le Sud du pays, qui a longtemps souffert de la famine et où la pluviométrie se fait de plus en plus rare, les travaux de pipeline vont commencer sur 97 km pour alimenter en eau une grande partie de cette région avec des équipements dotés de système solaire autonome.

Enjeu névralgique, la production énergétique à venir entend garantir aux Malagasy l’accès à l’énergie pour tous. La production hydroélectrique devrait atteindre les 652MW supplémentaires en 2027.

« Madagascar est prête à faire partie de la solution », a insisté Andry Rajoelina en marge de son intervention.

Rédigé par Laurie