De plus en plus rare en Europe, dans notre pays, le macareux moine, emblème de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) n’est visible qu’en Bretagne.
Le macareux moine (fratercula artica), parfois rebaptisé « calculot » ou encore « perroquet de mer » en raison de son bec typique, est un oiseau marin de plus en plus rare. À l’instar de nombreuses espèces d’oiseaux marins, le macareux est menacé par la pollution et les activités humaines. Vivant exclusivement en Atlantique Nord (France, Grande-Bretagne, Scandinavie, Islande ou Canada), le macareux moine s’observe dans notre pays autour des Sept-Îles, réserve naturelle bretonne.
Le macareux moine, un nageur habile
Curieux et peu farouche, le macareux moine est un oiseau marin pélagique : celui-ci vit la plupart de son temps en haute mer, hormis lors des périodes de reproduction où il niche sur les falaises.
S’il n’est pas réputé pour son vol, plutôt maladroit, le macareux est en revanche un excellent nageur, capable de plonger en apnée de longues minutes pour capturer ses proies. L’oiseau marin nage à l’aide de ses deux ailes, des ses pattes et de sa queue.
Le nom scientifique du macareux moine, fratercula artica signifie, en latin, « petit frère (dans le sens religieux du terme) de l’arctique ». Une référence probable au plumage noir et blanc de l’animal.
Une technique de pêche optimale
Lorsqu’il pêche, le macareux moine plonge sous l’eau en utilisant la moitié de ses ailes à la manière de pagaies. Ses pieds palmés font quant à eux office de gouvernail.
Le macareux nage vite, pouvant atteindre des profondeurs considérables (plus de 15 mètres), lui permettant de capturer plusieurs poissons à la fois. Pour bien maintenir ses proies hors de l’eau, l’oiseau utilise sa langue rainurée qui stabilise sa prise et l’organise en véritables rangées.
Un plumage de toute beauté
Silhouette arrondie, plumes noir jais et bec rouge-orangé, le macareux moine est facilement identifiable. D’une envergure de 30 à 60 centimètres de long pour un poids de 500 kilos, l’oiseau marin n’est pas aussi imposant qu’il ne paraît.
Le macareux moine a un plumage noir sur le dos et les ailes, blanc sur le ventre et le dessus de l’oeil. Un cercle rouge se dessine d’ailleurs autour des yeux, se prolongeant vers l’arrière par de fins sourcils ébène.
La macareux, un oiseau marin en danger
Le poussin macareux est particulièrement vulnérable à la pollution lumineuse. Lorsque l’oisillon quitte le nid, celui-ci se dirige souvent vers les lumières des phares ou des lampadaires au lieu de regagner l’océan pour chasser.
Le braconnage compte aussi parmi les causes de disparition des macareux, quel que soit leur âge. Selon les estimations, l’effectif des macareux moines de Bretagne dans les années 1900 serait passé de 15 0000 spécimens à seulement une centaine… Aujourd’hui, la chasse au macareux en France est heureusement interdite dans les Sept-Îles, devenue réserve naturelle quelques années plus tard.