Après le Jura, berceau de l’espèce, la Bourgogne et la région Rhône-Alpes, de nouveaux spécimens de lynx ont été repérés en France, et notamment dans le département de la Haute-Marne. Que traduit cette présence sur notre territoire ?
Le lynx, le plus grand félin sauvage d’Europe
Le lynx est un félin carnivore de la sous-famille des félinés, facilement identifiable avec ses « favoris » et ses oreilles surmontées d’une fine touffe de poils noirs. Descendant du Lynx d’Issoire, le félin a connu plusieurs classifications taxinomiques différentes. À ce jour, les biologistes reconnaissent seulement 4 espèces : le lynx du Canada (Lynx canadensis), le lynx boréal (Lynx lynx), le lynx pardelle (Lynx pardinus) et le lynx roux (Lynx rufus).
En Europe, le lynx boréal (ou eurasien) fréquente les forêts à la fois mixtes et boréales, quand ce n’est pas les massifs et autres zones de montagne. Généralement solitaire, le lynx est un animal nocturne qui passe la plupart de son temps à chasser et à se déplacer. Excellent grimpeur, le félin est capable de bondir sur de grandes distances pour capturer ses proies.
Une espèce menacée
En Europe, le lynx est considéré comme une espèce menacée. La destruction de son habitat naturel, sa chasse excessive et son braconnage ont tristement conduit à son déclin. Cependant, de nombreux efforts de conservation ont été menés pour protéger l’espèce et réintroduire l’animal dans certaines régions européennes.
La mise en œuvre d’une quinzaine de programmes de réintroduction du lynx boréal sur le continent entre 1970 et 2006 a ainsi donné d’excellents résultats. Notamment en Suisse, en Slovénie et en France dans le Jura.
Le Jura, berceau de la population française de lynx
On considère souvent le massif du Jura comme le berceau de la population française de lynx. Les conditions environnementales de cette région montagneuse offrent en effet un habitat propice à la présence de cette espèce emblématique. Vastes étendues forestières, pentes escarpées, zones de couverture denses et diverses, autant de conditions favorables permettant aux lynx de subvenir à leurs besoins.
La population française de lynx dans le Jura fait l’objet d’études scientifiques pour évaluer son statut, son comportement et son impact sur l’écosystème. Les organismes de conservation travaillent également à la sensibilisation du public en démontrant l’importance de la préservation de l’animal.
Des lynx aperçus dans plusieurs régions de France, dont récemment en Haute-Marne
Au cours de ces dernières années, plusieurs lynx ont été observés hors du Jura. Ainsi, début 2023, un individu a été signalé en Bourgogne, rejoignant ses trois autres compatriotes évoluant dans les alentours. En février de la même année, des chasseurs signalent un autre spécimen dans les environs de Lyon. Une première dans cette région.
En Haute-Marne, il s’agit de la seconde identification cette année (le 23 mai dernier) après un signalement en 2019. Selon Marie-Laure Schwoerer, membre de l’Office Français de la Biodiversité (OFB), la présence du lynx dans ce département pourrait s’avérer durable.
Nous n’avons pas relevé d’indices de passage en Haute-Marne depuis 3 ans, concluant que la présence du lynx n’était que passagère. Mais en avril dernier, dans une zone d’étude du loup, nous avons observé un lynx à la relève des photos.
L’étude du lynx boréal, un travail de longue haleine
Du fait de sa présence éparse sur le sol français, le suivi des populations de lynx est un travail complexe. À cette difficulté s’en ajoute une autre : son nombre réduit.
Ce qui n’empêche pas les réseaux d’observateurs de continuer leurs recensements sur le terrain à l’aide d’appareils photo à déclenchement automatique. Leur but ? Confirmer les signes dans le temps pour faire la distinction entre présence occasionnelle et régulière du lynx dans nos régions.
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