Pour lutter contre la concurrence, ces canards doublent la taille de leur pénis !

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Tandis que chez l’homme, certains se plaignent d’un organe génital trop petit, les canards peuvent quant à eux respirer. Ils auraient la capacité de moduler la taille de leur pénis en fonction de leur environnement : des pénis parfois plus grands que leur propriétaire qui peuvent ainsi voir le jour !

Les canards font partie des rares oiseaux à détenir des pénis externes (3 %). Chaque année, notamment au printemps pendant la période des amours, on observe chez les canards le développement d’une excroissance de peau qui s’avère être leur pénis. À la fin de la période de reproduction, leur organe dégénère pour ne repousser ensuite qu’à la saison suivante.

Une étude lancée par l’Américaine Patricia Brennan et son équipe et publiée dans la revue scientifique The Auk : Ornithological Advances, nous révèle que la présence de rivaux dans l’environnement des canards provoquerait chez eux le développement de plus long pénis ! C’est l’observation de différentes configurations amoureuses chez les fuligules à tête noire et les érismatures roux mâles qui ont permis de donner de tel résultat.

Crédits : The Auk : Ornithological Advances/Patricia Brennan

Pendant deux ans, la biologiste et ses collègues du Collège Mount Holyoke, dans le Massachusetts, ont mesuré la taille des organes sexuels mâles de ces deux espèces d’oiseaux. Le fuligule à tête noire est connu pour ses relations monogames de plusieurs mois et l’érismature se différencie quant à lui avec ses courtes relations dues à un caractère assez agressif. Ainsi, face à des rivaux, l’espèce d’oiseaux monogame habituellement tranquille développait des pénis deux fois plus longs que sans rivaux.

D’une manière similaire, l’érismature s’imposait par le développement de pénis beaucoup plus long, mais quasi inexistant chez les jeunes oiseaux complètement dominés par leurs aînés ! La disparition de pénis chez les jeunes érismatures serait provoquée par la production d’une hormone du stress déclenché par de violentes tentatives d’intimidation de leurs aînés. Ces comportements inhiberaient les effets des hormones androgènes normalement impliqués dans le développement des organes sexuels. Cette tendance tend à diminuer les saisons suivantes.

L’observation de tels résultats met en avant un phénomène d’adaptation important chez ces espèces d’oiseaux. Cette plasticité phénotypique serait due à en environnement social stressant et contraignant dont les répercussions seraient d’ordre hormonal et biologique.

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