La lutte contre le réchauffement climatique doit-elle passer par le nucléaire ?

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La vĂ©tustĂ© de la centrale de Fessenheim (Alsace) ou encore la construction rĂ©cente de deux rĂ©acteurs nuclĂ©aires Ă  Hinkley Point (Angleterre) sont source d’inquiĂ©tudes multiples. NĂ©anmoins, certains chercheurs pensent que le nuclĂ©aire a son rĂ´le Ă  jouer dans la lutte contre le rĂ©chauffement climatique.

En 2016, les Ă©nergies fossiles reprĂ©sentent encore près de 80% de la consommation Ă©nergĂ©tique mondiale, et ce malgrĂ© l’accord de Paris signĂ© en fin d’annĂ©e 2015. Celui-ci stipule que ce pourcentage doit ĂŞtre nettement revu Ă  la baisse afin de limiter la hausse des tempĂ©ratures Ă  2°C pour la fin du siècle, ce qui est en soi une augmentation importante, mais faisant tout de mĂŞme partie du scĂ©nario le plus optimiste Ă©laborĂ© par les experts du GIEC.

Selon Rachel Cleetus, économiste et responsable de la politique climatique à l’ONG Union of Concerned Scientists (UCS), « il faut une transition mondiale vers des sources d’énergie principalement sans carbone d’ici au milieu du siècle ».

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ces objectifs de transition vers des sources d’énergie durable sont difficilement atteignables sans faire usage du nuclĂ©aire, qui n’est d’ailleurs pas considĂ©rĂ© comme une Ă©nergie fossile malgrĂ© son extrĂŞme dangerositĂ©. MĂŞme si le nuclĂ©aire ne reprĂ©sente que 11% de l’énergie totale produite sur Terre (dans 31 pays), certains de ces Ă©tats (une douzaine) en sont Ă©normĂ©ment dĂ©pendants, en tĂŞte la France avec une part 75% de l’énergie totale produite Ă  l’Ă©chelon national.

Les sources d’énergie durable se sont dĂ©veloppĂ©es depuis des annĂ©es, mais ne reprĂ©sentent qu’une faible part de l’apport Ă©nergĂ©tique mondial. Un rapide calcul permet d’Ă©valuer cette part Ă  9%, puisque les Ă©nergies fossiles reprĂ©sentent 80% et le nuclĂ©aire 11%.

Si l’inquiĂ©tude portant sur le nuclĂ©aire ne s’estompe pas pour ce qui est de la sĂ©curitĂ© (et des coĂ»ts), certains experts pensent qu’il faudrait l’associer aux Ă©nergies durables, comme Rachel Cleetus :

« L’importance du changement climatique et ses consĂ©quences –hausse du niveau de la mer, Ă©vĂ©nements climatiques extrĂŞmes, perturbations Ă©cologiques graves– exigent que nous examinions toutes les options possibles. »

En tout cas, si le dĂ©bat scientifique fait rage autour de cette question, la Chine s’est lancĂ©e corps et âme dans le nuclĂ©aire, par le biais de nombreux projets actuels et futurs. NĂ©anmoins, cette initiative ne semble pas emballer tout le monde sur place, comme en tĂ©moignent les violentes manifestations durant cet Ă©tĂ© Ă  Lianyungang (est de la Chine) contre un projet nuclĂ©aire menĂ© par la sociĂ©tĂ© française Areva.

Sources : ConsoGlobeSciences et Avenir