L’Agence Spatiale européenne (ESA) a l’ambition d’éviter de polluer davantage l’espace. Elle prévoit donc de trouver la solution la plus propre possible afin de démobiliser les engins en fin de vie. Ainsi, le satellite baptisé DRACO fera l’objet d’un lancement en orbite dans le seul but d’être détruit.
Le problème des débris spatiaux
Depuis le lancement du tout premier satellite en 1957, des milliers de satellites, morceaux de fusées et autres objets ont suivi. Aujourd’hui, le problème est tel que l’on utilise le terme décharge orbitale pour désigner la présence de nombreux débris autour de notre planète. Selon une publication du Centre National d’Études Spatiales (CNES), il existerait pas moins de 34 000 objets d’une taille supérieure à 10 cm, dont 9 000 sont des satellites. En ce qui concerne les débris dont le diamètre est supérieur à 1 mm, le nombre estimé avoisine les 128 millions.
Aux quatre coins du monde, les différentes agences spatiales tentent donc de trouver des solutions à cette problématique. Par exemple, en mars 2024, l’Agence d’exploration aérospatiale japonaise (JAXA) a annoncé vouloir placer sur orbite un satellite en bois, une grande première. L’objectif ? Permettre à l’engin de se consumer quasi entièrement lors de sa rentrée atmosphérique après sa mission.
Rappelons au passage que le moment où un satellite arrive en fin de vie est aussi celui où il produit le plus de déchets spatiaux. En faisant son retour dans l’atmosphère, l’engin a en effet tendance à se décomposer et à retomber en plusieurs morceaux. Or, certaines parties peuvent en quelque sorte rebondir sur l’atmosphère avant de retourner en orbite. Sans surprise, ces débris deviennent alors une menace pour les autres satellites et pourraient même perturber les futures missions spatiales habitées.

Vers des fins de mission moins polluantes ? Un satellite test bientôt lancé par l’ESA
Dans un communiqué de presse du 24 septembre 2024, l’Agence Spatiale européenne (ESA) a déclaré avoir l’intention d’envoyer un satellite pour répondre à la problématique des déchets spatiaux. Toutefois, il ne s’agira pas d’un satellite en bois. Ce dernier aura la particularité d’être dédié à la recherche de la méthode idéale afin d’assurer une fin de mission moins polluante. La mission DRACO (pour Destructive Reentry Assessment Container Object) a donc pour objectif de réduire la pollution en orbite en découvrant le meilleur moyen de démobiliser un satellite. Engagée dans un programme zéro déchet, l’agence veut tenter de faire en sorte que ses futures missions génèrent le moins de débris possible.
Le satellite de la mission européenne devrait faire la taille d’un réfrigérateur et peser dans les 200 kg. Côté équipement, l’engin embarquera environ 200 capteurs et quatre caméras. Par ailleurs, l’ESA espère bien récupérer les données collectées après la mission. Lors de la chute de DRACO, les communications seront coupées, si bien que le meilleur moyen de récupérer les données sera d’être au rendez-vous au point de chute. L’agence espère que le satellite tombera près d’un littoral afin d’assurer une interception avant qu’il ne coule. Enfin, le temps estimé pour la récupération des données est de seulement vingt minutes.