L’ununseptium devient officiellement le 117ème élément

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L’ununseptium, ou le 117e élément n’est pas une nouveauté. Il fut synthétisé pour la première fois en 2009 à l’institut Flerovlab en Russie. La preuve de son existence fut publiée en avril 2010 en partenariat avec les équipes scientifiques russes et américaines. Il devait néanmoins être synthétisé une deuxième fois pour que la découverte soit confirmée. C’est chose faite par le laboratoire GSI Helmholtz Center en Allemagne. Cet élément peut donc officiellement rejoindre le tableau périodique de Mendeleïev.

Ce tableau établit par Dmitri Ivanovitch Mendeleïev aux environs de 1870 fut créé volontairement incomplet, car il savait que d’autres éléments restaient à découvrir. Au sein de celui-ci, les atomes sont classés par leur numéro atomique croissant, c’est-à-dire par le nombre de protons qui composent leur noyau. Dans ce tableau, chaque ligne correspond à une couche électronique. Ainsi, un élément de la septième ligne aura ses électrons, gravitant autour du noyau, répartis sur sept couches. La notion de périodicité est due à la répartition des éléments à intervalle régulier, en effet chaque colonne regroupe les atomes possédant des propriétés similaires.

Cet atome est très instable et possède donc un temps de demi-vie de quelques millisecondes. Cela signifie à la fin du temps de demi-vie, la moitié de la quantité initiale d’éléments s’est désintégrée. L’ununseptium est créé grâce à la fusion du calcium 48 et du berkélium 249. Ces deux éléments sont constitués respectivement de 20 protons et 48 neutrons et de 97 protons et 249 neutrons. Face à la petitesse des atomes, vous comprendrez que les scientifiques ont quelques soucis pour réaliser une frappe chirurgicale. C’est donc sur une durée de 70 jours que la couche mince de berkélium déposée sur une plaque de titane a subi un bombardement massif de calcium 48. Ainsi, ce sont plus 7 mille milliards d’atomes de calcium 48 par seconde qui ont été propulsés à 10% de la vitesse de la lumière. J’avais bien précisé bombardement « massif ».

L’importante énergie produite par la multitude d’impacts a fait perdre instantanément 4 neutrons à l’atome nouvellement formé et répondant au nom d’ununseptium 293. Une expérience dans des conditions similaires, mais avec un débit d’atomes de calcium moindre a permis de créer l’ununseptium 294. Ces deux atomes ainsi formés sont des isotopes puisqu’ils possèdent chacun le même nombre de protons, mais ils possèdent un nombre différent de neutrons.

« Les nouveaux isotopes observés dans ces expériences montrent une tendance vers des durées de vie plus élevées par l’augmentation du nombre de neutrons » indique Jim Roberto, scientifique du Laboratoire International d’Oak Ridge (ORNL). Découvrir de tels éléments ouvrirait la voie à de nouvelles expérimentations.

Sources : ChemicoolCulturesciences, ORNL, Physagreg, Sciences et Avenir, Sci-News, Tracesciences