L’Univers pourrait ĂȘtre plein de mondes habitables qui n’ont pas de soleil

Crédits : Nasa

Une Ă©tude rĂ©vĂšle qu’il pourrait y avoir entre 20 et 20 000 milliards d’exolunes errantes dans la galaxie, victimes de l’attraction gravitationnelle de planĂštes gazeuses gĂ©antes. PrivĂ©es de leur Ă©toile, certaines pourraient mĂȘme encore ĂȘtre habitables.

Lorsque nous pensons Ă  des exoplanĂštes potentiellement habitables, une image claire vient Ă  l’esprit : une planĂšte rocheuse orbitant autour d’une Ă©toile Ă  une distance lui permettant de maintenir de l’eau liquide Ă  la surface. En d’autres termes, un monde qui ressemble beaucoup au nĂŽtre. Cependant, des recherches rĂ©centes suggĂšrent que des lunes Ă©jectĂ©es de leur systĂšme, loin de toute Ă©toile, pourraient Ă©galement remplir les conditions nĂ©cessaires au dĂ©veloppement de la vie.

Il pourrait en effet y avoir dans l’Univers des milliards d’anciennes lunes qui faisaient autrefois partie de systĂšmes planĂ©taires, mais qui aujourd’hui errent seules et estropiĂ©es, victimes de l’attraction gravitationnelle de planĂštes massives – environ 5 fois plus que la Terre – en orbite autour de leur Ă©toile. De nombreuses exoplanĂštes gĂ©antes prĂ©sentent en effet de violentes instabilitĂ©s gravitationnelles. Ces planĂštes, dans un premier temps formĂ©es sur des orbites quasi circulaires, accumulent en effet de petites perturbations gravitationnelles qui vont au final venir perturber les orbites. Certaines gĂ©antes se rapprochent alors les unes de autres, et l’une d’elles se retrouvent parfois Ă©jectĂ©e du systĂšme planĂ©taire.

Crédits : Pixabay

Un groupe de chercheurs dirigĂ© par Yu-Cian Hong de l’UniversitĂ© Cornell de New York et Sean Raymond du Centre national français de recherche scientifique Ă  Paris, s’est rĂ©cemment appuyĂ© sur des simulations pour tester la relation entre des planĂštes nouvellement formĂ©es et leurs lunes. Il s’est avĂ©rĂ© que le chaos Ă©tant, les ex-lunes sont la plupart du temps Ă©jectĂ©es de leur systĂšme tandis que les planĂštes ne sont qu’aux premiers stades de leur formation. Plus prĂ©cisĂ©ment, les chercheurs ont dĂ©couvert que dans des environnements chaotiques, 80 Ă  90 % des lunes primordiales sont gĂ©nĂ©ralement projetĂ©es dans l’espace interstellaire. Pour chaque Ă©toile de la Voie lactĂ©e, il pourrait y avoir entre 1 et 100 de ces lunes « vagabondes ». ConsidĂ©rant le nombre d’étoiles prĂ©sentes dans la Galaxie, environ 200 milliards, cela fait donc un nombre d’exolunes vagabondes compris entre 20 et 20 000 milliards.

Les chercheurs notent par ailleurs que les lunes les plus proches de leurs planĂštes peuvent, une fois Ă©jectĂ©es, se maintenir prĂšs de ces derniĂšres. Nous savons dĂ©jĂ  que les planĂštes errantes pourraient potentiellement soutenir la vie par une activitĂ© volcanique. Ces travaux suggĂšrent que le fait d’avoir une lune en orbite serrĂ©e peut Ă©galement aider. Lunes et planĂštes peuvent en effet se rapprocher suffisamment pour devenir non seulement plus stables, mais aussi pour augmenter le rĂ©chauffement par la gravitĂ©. Ce « chauffage » peut ainsi rendre les lunes errantes Ă©tonnamment habitables, mĂȘme si elles ne sont pas en orbite autour d’une Ă©toile.

Bien qu’il nous soit probablement impossible – pour l’instant – de les dĂ©tecter, il semblerait que des milliards de mondes inexplorĂ©s pourraient potentiellement soutenir la vie.

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