Astrobiotic Peregrine Lune
Rendu de Peregrine sur la surface lunaire. Crédits : Astrobiotic

La Lune est sur le point de devenir un cimetière, littéralement

Le lancement de l’atterrisseur lunaire Peregrine par la nouvelle fusée Vulcan de ULA ouvre la voie à une nouvelle ère de charges utiles commerciales. Certaines auront une fin scientifique, tandis que d’autres auront une valeur symbolique, comme en témoignent ces restes humains envoyés vers la Lune dans le cadre d’un service commémoratif hors du commun.

Direction la Lune pour Peregrine

Une toute nouvelle fusée vient de recevoir ses ailes. Le Vulcan Centaur de United Launch Alliance (ULA) vient en effet d’effectuer son tout premier vol, appelé Cert-1, le 8 janvier depuis la station spatiale de Cap Canaveral en Floride. Au sommet de la fusée se trouvait l’atterrisseur lunaire Peregrine, de la société Astrobotic.

La mission Peregrine marquera un jalon historique en tant que première mission de l’initiative Commercial Lunar Payload Services (CLPS) de la NASA qui transporte des charges utiles sur la Lune sans nouvelle sonde spatiale. Astrobotic pourrait également devenir la première entreprise privée à réussir un atterrissage lunaire.

La mission embarque cinq charges utiles principales, dont des instruments pour étudier l’exosphère lunaire, mesurer les neutrons près de la surface, observer la surface lunaire et surveiller l’environnement spatial.

En plus des charges de la NASA, la mission comprend des éléments symboliques tels qu’une capsule japonaise Lunar Dream avec des messages d’enfants du monde entier, un bitcoin des Seychelles ou encore un essaim de minuscules robots du Mexique. Cependant, les charges utiles les plus étranges sont peut-être les restes incinérés et l’ADN de plus de 200 personnes envoyées dans l’espace par leurs proches.

Astrobiotic Peregrine Lune
llustration d’artiste de l’atterrisseur Peregrine d’Astrobotic à la surface de la Lune. Crédits : Astrobiotic

La Lune comme cimetière

Deux sociétés différentes, Celestis et Elysium Space, ont en effet lancé des missions mémorielles spatiales à bord de Peregrine, facturées respectivement 12 500 et 11 950 $ par client.

Des cheveux contenant des échantillons d’ADN qui proviendraient de George Washington, Dwight Eisenhower et John F. Kennedy sont notamment à bord du vol, tout comme les restes d’une certaine Mareta West, géologue pionnière décédée en 1998, et d’Indica, un chien de soutien émotionnel.

Celestis enverra également une seconde charge utile commémorative sur une orbite solaire de 150 à 300 millions de kilomètres dans l’espace lointain au-delà de l’orbite de Mars. Cette capsule comprend l’ADN du légendaire auteur de science-fiction Arthur C. Clarke, ainsi que les traces des cendres incinérées du créateur de Star Trek, Gene Roddenberry, et de plusieurs membres de la distribution, dont Nichelle Nichols, mieux connue pour son rôle de lieutenant Nyota Uhura.

Ce n’est évidemment qu’un début, car ce lancement prochain ouvre la voie à une nouvelle ère de charges utiles. À l’avenir, il sera effectivement possible d’envoyer à peu près tout et n’importe quoi dans l’espace, à condition d’y mettre le prix.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.