La NASA, bien qu’elle n’en parle pas publiquement pour le moment, envisage en privé de modifier son projet Artemis qui vise à faire atterrir des astronautes sur la Lune plus tard cette décennie à bord d’un vaisseau Starship. Plusieurs sources confirment en effet que l’agence spatiale explore des alternatives en raison de la complexité de la mission.
Le plan de mission
Artemis 3, prévue pour 2026 au plus tôt, marquera le retour de l’humanité sur la surface lunaire après plus de cinquante ans.
Selon le plan, les astronautes voyageront à bord du vaisseau spatial Orion qui décollera depuis le Kennedy Space Center en Floride au sommet de la fusée SLS. Le voyage comprendra une phase en orbite terrestre pour vérifier les systèmes du vaisseau, suivi d’une manœuvre d’injection translunaire pour orienter la trajectoire vers la Lune.
Sur place, Orion s’alignera sur une orbite lunaire quasi rectiligne pour permettre des communications constantes avec la Terre et un accès à divers sites lunaires.
Pour l’atterrissage, la NASA a sélectionné SpaceX et son vaisseau Starship. Avant le lancement, SpaceX enverra un dépôt de stockage de carburant en orbite terrestre, alimenté par plusieurs vaisseaux-cargo. Le vaisseau-atterrisseur se lancera ensuite vers la Lune après avoir rempli ses réservoirs au dépôt.
Une fois sur la même orbite, Orion s’amarrera au Starship et deux astronautes rejoindront l’atterrisseur. Pendant que Orion s’éloignera pour compléter une nouvelle orbite, le Starship atterrira sur la Lune.
Une autre option envisagée
Plusieurs sources ont néanmoins confirmé que la NASA étudiait des alternatives à ce plan en raison de préoccupations concernant la complexité de la mission. Cette dernière impliquera en effet un certain nombre d’étapes non testées auparavant, notamment un rendez-vous Orion-Starship en orbite lunaire.
La NASA aurait notamment demandé à Spacex d’envisager une mission où Orion rencontrerait le véhicule Starship directement en orbite autour de la Terre, et non autour de la Lune. Une telle mission résoudrait de nombreux problèmes pour l’agence spatiale et semble être l’option privilégiée à l’heure actuelle. Il s’agirait essentiellement de vérifier la capacité des deux engins spatiaux à s’amarrer dans un environnement où, en cas de problème, il serait beaucoup plus facile pour l’équipage de rentrer chez lui en toute sécurité.
Une telle approche impliquerait alors pour l’équipage de faire le voyage à bord du Starship et non d’Orion, ce qui pourrait permettre aux astronautes de s’habituer au vaisseau en testant plusieurs manœuvres dans l’espace.

Accélérer le processus
En outre, une telle mission permettrait à la NASA d’éviter un long écart entre Artemis 2 et Artemis 3. Personne ne sait en effet combien de temps il faudra à SpaceX pour proposer un Starship capable d’atterrir en toute sécurité sur la Lune, puis de repartir. La société est connue pour avancer très rapidement dans la phase de développement, mais un tel objectif implique de valider beaucoup d’étapes.
SpaceX doit en effet faire voler régulièrement le véhicule, puis commencer à effectuer des tests de ravitaillement. Ces derniers sont nécessaires pour que SpaceX puisse ravitailler le Starship en orbite pour une mission lunaire, et rien de similaire n’a jamais été tenté à cette échelle. SpaceX doit ensuite apprendre à faire fonctionner son véhicule dans l’espace lointain, à atterrir sur la Lune et surtout à décoller de la surface lunaire quelques jours plus tard pour retrouver Orion afin que les astronautes puissent rentrer sur Terre.
Un profil de mission comportant un rendez-vous en orbite terrestre avec Orion éviterait alors une grande partie de ce travail. Au lieu de cela, SpaceX devrait simplement démontrer sa capacité à placer Starship en orbite terrestre basse avec un système de survie fonctionnel, ce qui serait tout à fait réalisable dans les deux prochaines années.
Bien sûr, pour l’heure, rien n’est gravé dans le marbre, mais il semblerait que l’architecture d’Artemis 3 soit encore sujette aux changements. Il semblerait aussi qu’un atterrissage humain sur la Lune en 2026, comme actuellement prévu, soit de plus en plus irréaliste.
