Il y a du monde autour de la Lune, en témoigne cette manœuvre d’évitement

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I illustration de l'orbiteur de reconnaissance lunaire de la NASA sur la Lune. Crédits : NASA

En octobre, l’orbiteur indien Chandrayaan-2 a dû ajuster sa trajectoire autour de la Lune pour esquiver la sonde LRO de la NASA, selon une récente déclaration de l’Organisation indienne de recherche spatiale (ISRO).

Alors que les débris spatiaux posent de plus en plus de problèmes en orbite terrestre basse, la récente manœuvre d’évitement de la Station Spatiale internationale en est un exemple, rappelons que l’orbite lunaire est également de plus en plus fréquentée. De petits « ajustements » sont donc parfois nécessaires. En octobre dernier, l’orbiteur indien Chandrayaan-2 aurait d’ailleurs modifié sa trajectoire pour éviter de s’approcher trop près du Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA, a fait savoir l’agence spatiale indienne (ISRO).

« À aucun moment ces deux sondes n’ont été en danger »

À la mi-octobre, les données de l’ISRO et de la NASA ont montré que les deux vaisseaux passeraient inconfortablement près l’un de l’autre (à environ trois kilomètres) près du pôle nord lunaire quelques jours plus tard, le 20 octobre à 5h45 UTC. Sur une période d’une semaine avant la conjonction, les analyses ont systématiquement montré que la séparation radiale entre les deux engins spatiaux serait inférieure à cent mètres et que la distance d’approche la plus proche ne serait que d’environ trois kilomètres.

Les deux agences spatiales ont ensuite convenu que le vaisseau indien devait effectuer une manœuvre d’évitement le 18 octobre pour assurer une séparation radiale suffisamment importante lors de la prochaine conjonction.

Rappelons que les deux orbiteurs évoluent autour de la Lune sur une orbite quasi polaire, ce qui signifie qu’ils risquent nécessairement de se rapprocher l’un de l’autre au-dessus des pôles lunaires.

« La NASA et l’Organisation indienne de recherche spatiale ont entièrement coordonné la manœuvre menée par le vaisseau spatial Chandrayaan-2 le 18 octobre« , a déclaré Nancy Jones, porte-parole de la NASA. « Une telle coordination entre les agences spatiales fait partie intégrante de la garantie d’un fonctionnement sûr des satellites autour de la Lune. À aucun moment ces deux sondes n’ont été en danger« .

Chandrayaan-2 lune inde nasa LRO
La trajectoire de la sonde américaine est en bleu, celle de la sonde indienne avant la manœuvre est en rose. Les deux vaisseaux devaient se rapprocher dangereusement lors de la conjonction. La manœuvre d’évitement (nouvelle trajectoire en vert) a finalement permis une séparation radiale plus importante entre les deux. Crédits : ISRO

Les restes de Vikram sur la Lune

Rappelons que sonde spatiale Chandrayaan-2, lancée le 22 juillet 2019, avait également emporté avec elle un petit rover d’une vingtaine de kilos du nom de Vikram, dont l’objectif était de se poser sur le Pôle Sud lunaire. Le 6 septembre suivant, à quelques mètres seulement de toucher le sol, l’agence spatiale indienne avait malheureusement perdu le contact.

Quelques semaines plus tard, les données du Lunar Reconnaissance Orbiter avaient finalement permis de localiser les restes de l’engin. Qu’à cela ne tienne : l’Inde tentera à nouveau sa chance avec sa mission Chandrayaan-3 dans quelques mois.

En attendant, seuls trois pays ont réussi à se poser en douceur sur la Lune : la Russie, les États-Unis et la Chine.