Selon un duo d’experts interrogés récemment, une installation durable de l’humain sur la Lune impliquera des constructions sous la surface. L’objectif est de protéger des rayons cosmiques et des particules énergétiques solaires les hommes qui effectuent leur séjour sur l’astre.
Se protéger des radiations
Aujourd’hui, plusieurs entités désirent construire une base sur la Lune. Outre l’agence spatiale américaine (NASA), il est possible de citer l’agence spatiale européenne (ESA), mais également la Chine et l’Inde. Outre l’absence d’oxygène sur l’astre lunaire, un autre élément important doit être pris en compte : les radiations. Il est donc nécessaire de protéger les futurs colons lunaires de ces radiations très dangereuses.
Dans un article publié par le New Scientist le 24 juillet 2024, deux experts ont donné leur avis sur la manière de protéger les humains qui se rendront sur la Lune. Selon Jingnan Guo et Mikhail Dobynde, de l’Université des sciences et technologies de Chine à Hefei, il faudra construire les bases sous la surface à au moins trois mètres de profondeur. Une autre possibilité a été évoquée, à savoir l’aménagement des grottes et des tunnels déjà existants sur place. Pour ces spécialistes à l’origine d’une prépublication sur le sujet dans la revue Nature Astronomy, l’utilisation du sol lunaire est indispensable. En revanche, des protections artificielles et des dispositifs supplémentaires devront également être mis au point.

Pourquoi construire les bases sous la surface ?
Les chercheurs ont rappelé que les radiations dangereuses pour les humains se déclinent en deux types. Citons tout d’abord les rayons cosmiques galactiques, capables d’augmenter les risques de cancer sur le long terme. Viennent ensuite les particules énergétiques solaires (SEP) en lien avec les éruptions solaires qui ont des effets visuellement plus choquants : lésions cutanées et dégâts importants aux cellules, à la moelle osseuse et aux plaquettes sanguines entre autres.
Il faut savoir que sur la Lune, les radiations ne sont pas constantes si bien que dans le cas de courts séjours, leurs effets seront minimes. En revanche, en cas d’ éruption solaire et donc de SEP intenses, les conséquences ne seront plus du tout les mêmes. Jingnan Guo a rappelé qu’en septembre 2023, un événement SEP aurait pu causer la mort d’astronautes s’ils s’étaient trouvés sur la Lune sans protection à ce moment-là.
Si les humains construisent leurs bases à au moins trois mètres de profondeur, ils devraient néanmoins pouvoir vivre sur la Lune durant deux décennies sans dépasser les limites de radiations annuelles en vigueur qu’ont fixées les différentes agences spatiales. Toutefois, outre les protections physiques, d’autres dispositifs devront compléter cette solution initiale, par exemple une meilleure prévision des tempêtes solaires afin de mieux organiser les sorties à la surface de la Lune.