La Lune régulièrement douchée par l’oxygène terrestre

Crédits : Osaka University/NASA

Nous savons tous qu’il n’y a pas d’air pour respirer sur la Lune, mais de nouvelles preuves suggèrent que la surface lunaire est continuellement douchée par l’oxygène terrestre. Et ce, depuis des milliards d’années. De quoi expliquer les niveaux d’oxygène décelés dans les roches lunaires en 2006 par la mission lunaire japonaise SELENE.

Et si la relation de la Terre et de son satellite n’était pas qu’une affaire de marées finalement ? Une équipe de chercheurs japonais annonce avoir trouvé les premières traces possibles de vie terrestre sur la Lune au cours de l’étude des données collectées par la mission lunaire japonaise SELENE en orbite du satellite de la Terre. Les chercheurs ont notamment découvert que les ions d’oxygène de l’atmosphère terrestre sont transportés vers la Lune. L’atmosphère « bombarde » ainsi la Lune d’une grande quantité d’oxygène à chaque fois que notre planète éclipse la Lune du Soleil.

Depuis plus ou moins 2,4 milliards d’années, ce sont pas moins de quatre milliards de milliards de milliards d’atomes d’oxygène (environ 106 millions de tonnes d’oxygène) qui ont donc été intégrés aux roches lunaires. La Lune « respire » ainsi environ cinq jours par mois puisque cet échange d’oxygène n’aurait lieu que pendant une petite fenêtre sur les 27 jours que compte une orbite complète de la Lune. La plupart du temps, le satellite est bombardé de vent solaire, des courants rapides et chargés de particules émanant du soleil. Mais durant ces cinq jours, la Lune passe dans la magnétosphère de la Terre, soit la partie du champ magnétique qui s’étire à l’opposé du soleil. La Lune y est alors protégée du vent solaire, ce qui permet aux ions oxygène de voyager depuis la Terre vers la Lune.

Ainsi l’astre mort et hostile est arrosé de la signature de la vie. Dans notre atmosphère, la majeure partie de l’oxygène est créée par les plantes par photosynthèse. « Le système Terre-Lune coexiste non seulement physiquement, mais aussi chimiquement. L’oxygène d’origine biologique a envahi la surface de la Lune depuis des milliards d’années », explique Kentaro Terada, astrophysicien à l’université d’Osaka, qui soupçonne également que des informations sur l’ancienne atmosphère de notre planète seraient peut-être préservées à la surface du sol lunaire.

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