Retour sur la Lune : le choix (difficile) du lieu d’atterrissage

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Crédits : NASA

La NASA réfléchit toujours au lieu d’atterrissage idéal pour sa prochaine mission habitée sur la Lune, tout comme celui de son futur camp de base. Cette zone devra notamment privilégier un accès à la lumière solaire tout en rapprochant les astronautes des différentes sources de glace d’eau.

Comme chacun sait, la NASA prévoit de reposer les pieds sur la Lune dès 2024 dans le cadre de son programme Artemis. Le nouveau président élu Joe Biden pourrait bientôt assouplir ce calendrier et donner une année ou deux supplémentaires à l’agence américaine pour atteindre cet objectif. Toutefois, en attendant, le programme suit toujours son cours. Entre les nombreux défis techniques encore à relever, se posent également beaucoup de questions, dont celle du lieu d’atterrissage. Et compte tenu des besoins du programme Artemis, ce choix ne sera pas facile.

À ce jour, nous n’avons qu’une seule certitude : les futurs explorateurs lunaires se poseront au pôle sud lunaire. Ce n’est évidemment pas un hasard. Les régions polaires de la Lune contiennent en effet une ressource précieuse : de l’eau gelée. Et rappelons que la détection et la récupération de cette eau sont un objectif scientifique clé du projet Artemis. À terme, elle pourrait être transformée pour être consommée ou pour fabriquer du carburant de fusée.

Néanmoins, la zone est vaste. Quels sont donc les différents critères à prendre en compte ?

Trouver le bon équilibre

Compte tenu de ce besoin en eau, les planificateurs de mission évaluent actuellement les points d’atterrissage et les emplacements possibles pour le camp de base. Et là, tout est une question d’équilibre.

Comme l’explique la NASA dans un récent communiqué, la destination choisie devrait en effet suffisamment baigner de lumière solaire de manière à pouvoir alimenter le camp de base, mais aussi permettre un accès facile aux zones riches en glace d’eau. Enfin, idéalement, cet emplacement devrait également proposer des variations de température modérées.

Il se trouve que la topographie accidentée de la Lune devrait pouvoir fournir un tel emplacement. La NASA pense en effet qu’il pourrait être possible de se poser le long du bord d’un cratère d’impact.

De là, les astronautes pourront ainsi bénéficier de la lumière du Soleil. Rappelons que contrairement à la Terre, la Lune est très peu inclinée (1,5 degré sur son axe). Aussi, pour les astronautes se tenant dans les régions polaires, la hauteur du Soleil resterait largement la même au cours d’une journée. Comme le dit la NASA, si « une personne se tenait sur une colline près du pôle sud lunaire pendant la journée, à tout moment de l’année, elle verrait le soleil se déplacer à l’horizon, effleurant la surface comme une lampe de poche posée sur une table« .

D’un autre côté, cet emplacement situé en bordure d’un cratère permettrait aussi d’accéder aux zones perpétuellement à l’ombre, à l’intérieur de cette structure, où se trouve la glace d’eau lunaire. Reste à déterminer quelle bordure conviendra le mieux.

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Image conceptuelle d’un astronaute Artemis marchant sur la Lune. Crédits : NASA

Distinguer zone d’atterrissage et camp de base

Il est aussi à noter que le point d’atterrissage devra être raisonnablement éloigné de la zone d’activité principale. En effet, les propulseurs de l’alunisseur projetteront d’énormes quantités de matériaux sous forme de poussière et de roches. Les propulseurs de l’engin contamineront également la zone immédiate. C’est la raison pour laquelle le camp de base, qui comprendra un habitat et des panneaux solaires, devra être situé à au moins 800 mètres du site d’atterrissage.

Enfin, ce même point d’atterrissage devra être situé du côté de la Lune faisant face à la Terre, de manière à faciliter les communications avec les contrôleurs au sol.