La Lune a conservé son champ magnétique beaucoup plus longtemps que prévu

Crédits : Hernán Cañellas

De nouvelles analyses montrent que le champ magnétique de la Lune aurait duré au moins deux milliards d’années, soit bien plus que prévu. 

La lune est aujourd’hui un monde mort, mais ce n’a pas toujours été le cas. En effet, il fut un temps où le volcanisme était actif et où une dynamo était produite par des mouvements de convection dans un cœur de fer liquide générant alors un champ magnétique relativement solide allant jusqu’à 70 microteslas. Au fil du temps, la Lune s’est refroidie et son champ magnétique s’est affaibli, mais quand notre satellite s’est-il réellement éteint ? Des chercheurs du MIT ont récemment analysé les archives magnétiques lunaires présentes dans un échantillon de roche ramené par la mission Apollo 15, récolté en 1971 par les astronautes David Scott et James Irwin sur les bords du cratère Dune. L’étude suggère que le champ magnétique de notre satellite est finalement resté notable pendant un milliard d’années de plus que prévu, sans doute en grande partie grâce aux forces de marée terrestres.

Crédits : iStock

Les chercheurs ont pu obtenir ces indices grâce au bombardement météoritique de la Lune. Celui-ci s’accompagne parfois de chocs si violents que l’énergie libérée peut faire chauffer les roches, réactivant au passage le processus de mémorisation magnétique. Ces chocs produisent des petits conglomérats de fragments de roche. Celui analysé par les chercheurs du MIT semble s’être formé il y a entre 1 à 2,5 milliards d’années et garde la mémoire d’un champ magnétique dont l’intensité était de cinq microteslas selon l’étude. C’est dix fois à treize fois plus faible que la valeur du champ magnétique actuel de la Terre, mais toutefois mille fois plus élevé que la valeur du champ magnétique interplanétaire dans lequel le système Terre-Lune est plongé.

Le champ magnétique lunaire aurait donc existé au moins pendant deux milliards d’années, alors que les forces de marée provoquées par la Terre étaient plus fortes qu’aujourd’hui (la Lune était alors plus proche). La découverte implique que la Lune devait avoir eu deux mécanismes qui alimentaient sa dynamo : une dans sa jeunesse quand son cœur était encore chaud et l’autre impliquant des forces de marée terrestre qui devaient alors chauffer notre satellite.

Source