Par la modification des cellules immunitaires, un traitement révolutionnaire a vaincu la leucémie de deux nourrissons toujours en rémission, ouvrant l’espoir de guérir les cancers les plus agressifs.
C’est une première mondiale : eux enfants atteints de leucémie sont aujourd’hui toujours en rémission grâce à un traitement qui utilise des cellules T génétiquement modifiées provenant de donneurs sains. Les cellules T sont un type de globule blanc qui peut attaquer et détruire les cellules infectées dans le corps, y compris les cellules cancéreuses. En revanche, elles peinent parfois à suivre la cadence de propagation. C’est pourquoi l’idée serait donc de miser sur les lymphocytes T, les soldats du système immunitaire, mais surtout de les armer de « radars » capables de détecter les tumeurs pour les détruire avant de les injecter au malade. Ici, les lymphocytes T utilisés sont ceux de donneurs sains et non pas ceux du malade.
Les nourrissons étaient âgés de 11 mois et 16 mois lorsqu’ils ont commencé à recevoir le nouveau traitement. Ils avaient déjà subi une chimiothérapie pour traiter la leucémie. Malheureusement, les deux traitements ont échoué et leurs parents ont été à l’époque informés qu’ils devraient « se préparer au pire ». En l’absence d’autres options, les médecins de l’hôpital Great Ormond Street de Londres ont alors tenté un coup de poker en misant sur une nouvelle procédure : l’injection des cellules T génétiquement modifiées. C’est un pari réussi puisque près de deux ans plus tard, les deux enfants sont toujours en rémission. « Sa leucémie était tellement agressive qu’une telle réponse est presque un miracle », a déclaré le Pr Paul Veys, du Great Ormond Street Hospital de Londres, parlant de la petite Layla (photo ci-dessous) traitée l’été dernier.
Dans la lutte contre les cancers les plus agressifs, cette technique est aujourd’hui considérée comme l’une des plus prometteuses. Il est important de noter que le traitement n’a été testé que sur deux patients et d’autres essais impliquant un plus grand groupe de malades seront nécessaires avant que le traitement ne devienne largement disponible. Il pourrait alors être bientôt possible d’industrialiser le processus et d’obtenir le traitement à un prix raisonnable. Il serait en effet cent fois moins onéreux que les autres traitements connus à l’heure actuelle.