À l’heure où la reconnaissance faciale est au centre d’âpres débats, l’Union européenne pourrait statuer sur l’avenir de cette technologie sur son territoire. Une procédure est en cours afin de l’interdire durant plusieurs années. Toutefois, elle n’a pas encore été adoptée.
Une possible interdiction
La reconnaissance faciale peut être utile, mais pose de sérieuses questions éthiques, principalement au niveau de la vie privée. Dernièrement, en Chine, des chercheurs ont mis au point un système couplant une intelligence artificielle à une caméra ultra-performante de 500 mégapixels. Aux États-Unis, les regards se portent sur l’application Clearview AI qui pourrait grandement malmener la notion d’anonymat.
Dans l’Union européenne, cette technologie n’est pas encore très présente. Néanmoins, une commune suédoise a été récemment condamnée par le Contrôleur européen de la protection des données (EDPB). Une école de cette municipalité menait un programme pilote visant à contrôler les absences au moyen de la reconnaissance faciale.
Un article paru sur la plateforme médiatique européenne Euractiv le 17 janvier 2020 évoque un livre blanc de dix-huit pages traitant de l’utilisation de l’intelligence artificielle. Dans ce document, il est surtout question d’interdire la reconnaissance faciale dans l’espace public sur une durée de trois à cinq ans !
Crédits : U.S. Customs and Border Protection / Flickr
Prendre le temps et protéger les citoyens
Cette mesure qui reste à être adoptée sonne comme une volonté de gagner du temps. Pour l’UE, il s’agit de réguler l’utilisation de la reconnaissance faciale. Plus précisément, il est question d’établir une méthodologie solide afin d’évaluer les impacts de cette technologie. Les autorités ont également évoqué d’éventuelles mesures de gestion des risques à identifier et développer.
Par ce biais, l’UE veut protéger la liberté des citoyens et éviter des prises de décision basées entièrement sur un traitement automatisé. Ainsi, les garants de cette technologie (dont les développeurs) devront vraisemblablement accepter des codes éthiques dans l’élaboration des algorithmes. L’UE aura également le temps de légiférer afin d’éviter toute dérive.
En cas d’adoption de ladite mesure, certains pays européens pourraient alors se retrouver temporairement freinés dans leur utilisation de la reconnaissance faciale. Citons par exemple le cas de l’Allemagne qui avait prévu de déployer cette technologie dans pas moins de 134 gares et 14 aéroports !
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