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L’oxygène de la comète Tchouri est plus vieux que le Système Solaire

Crédits : ESA

En octobre dernier, la sonde Rosetta découvrait de l’oxygène sur la comète Tchouri. Une étude publiée dans The Astrophysical Journal Letters démontre aujourd’hui que cet oxygène est « plus ancien que le système solaire, et provient du milieu interstellaire ».

Les comètes sont des agrégats de petits grains de glace formés dans la nébuleuse protosolaire (le nuage de gaz et de particulaires qui a fini par donner naissance à notre système solaire). Tchouri, alias la comète 67P / Churyumov-Gerasimenko en est une célèbre. Et pour cause, en octobre 2015, une équipe de chercheurs annonçait la nouvelle : Il y a de l’oxygène moléculaire (O2) en abondance dans la chevelure de la comète Tchouri. Aujourd’hui, une équipe du CNRS dirigée par Olivier Mousis, a démontré que cet oxygène était « plus ancien que le système solaire et provient du milieu interstellaire ». Dans un rapport publié dans la revue The Astrophysical Journal Letters, le chercheur précise :

« L’oxygène aurait été formé à partir de molécules d’eau cassées par le bombardement de rayons cosmiques galactiques lorsqu’elles étaient sous forme de grains de glace situés dans le nuage interstellaire qui a précédé la formation de la nébuleuse protosolaire. Les molécules d’oxygène ainsi formées se seraient stabilisées lors de leur inclusion dans les trous créés dans la glace d’eau par le bombardement des rayons cosmiques galactiques. Ces grains de glace auraient par la suite été transportés dans les parties externes de la nébuleuse protosolaire, et se seraient agglomérés pour former les comètes« .

ESA
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De l’oxygène oui, mais de l’oxygène solide. En effet, partant du principe que Tchouri libère encore aujourd’hui de l’oxygène lorsque la glace qui la compose fond sous l’effet du rayonnement solaire, cela signifie que l’eau de la comète est restée sous sa forme solide depuis sa formation. Si la glace avait fondu, l’oxygène s’en serait libéré. De ce fait, on peut en déduire que jamais la température de la glace qui compose Tchouri n’est passée au-dessus de 150°K (la température de sublimation de la glace d’eau).

Dans le système solaire, plus un corps est petit, moins il a évolué. Comme le souligne Olivier Mousis : « Les comètes nous permettent donc de mieux comprendre l’origine du système solaire, ou encore de savoir si celles-ci ont participé à l’apparition de la vie sur Terre. »

Source : S&A

Brice Louvet, expert espace et sciences

Rédigé par Brice Louvet, expert espace et sciences

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.