Une récente étude confirme que chaque fois que nous regardons par une fenêtre, ou marchons sur un trottoir ou sur une plage, nous interagissons avec un matériau fabriqué des milliards d’années plus tôt par des étoiles semblables au Soleil.
De la silice partout
Si nous savions que la plupart des composés chimiques retrouvés sur notre planète et dans notre corps ont été forgés dans les étoiles, un doute subsistait encore pour la silice, qui constitue environ 60 % de la croûte terrestre. Vous retrouverez également cette molécule sur les plages (sable), dans les trottoirs ou encore dans les vitres de vos fenêtres (entre autres utilisations). D’où vient alors la silice ? Selon une récente étude publiée dans les Avis mensuels de la Société royale d’astronomie, ce minéral ultra répandu dans l’Univers se forme lorsque des étoiles de type solaire explosent.
Les empreintes digitales ne mentent pas
Les étoiles AGB – un terme qui fait ici référence à un stade d’évolution des étoiles de masses comprise entre 1/2 et 10 masses solaires – se mettent à enfler de plus en plus à mesure que leur carburant (hydrogène) commence à manquer. Au terme de leur évolution, ces étoiles se transforment alors en géantes rouges, avant finalement d’exploser en supernova. Mais ces supernovae, en explosant, peuvent-elles produire de la silice ?
Les analyses faites dans deux restes de supernova – Cassiopée A et G54.1 + 0,3 – suggèrent que oui. En s’appuyant sur l’instrument IRS du télescope Spitzer de la NASA, qui permet de relever les « empreintes digitales » des composés produits dans les supernovas (chaque composé à une longueur d’onde bien spécifique), une équipe d’astronomes a récemment pu déterminer que des grains aux formes non sphériques étaient effectivement capables de se former. On ne sait pas comment ils se forment ni pourquoi ils ont cette forme, mais nous savons désormais qu’ils sont produits dans les explosions d’étoiles de type solaire.
Assez de silice pour tout l’Univers
Les chercheurs ont par ailleurs combiné les observations des deux restes de supernova avec celles de l’observatoire spatial Herschel, de l’Agence spatiale européenne (ESA), dans le but de mesurer la quantité de silice produite à l’intérieur de chaque explosion. Il en ressort alors que la quantité produite au cours des derniers milliards d’années dans les supernovas était suffisamment importante pour contribuer à toute la quantité de silice retrouvée dans l’Univers, y compris celle présente sur notre planète.
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