L’origine génétique des TOC a enfin été identifiée !

Crédit : Pixnio

Si vous avez la phobie de la saleté, que vous effectuez des vérifications et des actions répétées et que vous avez des pensées intrusives incontrôlables, vous pourriez bien être atteint de trouble obsessionnel compulsif ! Appelé communément TOC, ce trouble mental serait lié à des facteurs environnementaux, mais aussi génétiques. Une nouvelle étude nous révèle l’implication de quatre gènes dans le développement des troubles obsessionnels.

Les TOC sont caractérisés par des comportements obsessionnels responsables d’inquiétude, d’appréhension et de peur. Ces comportements s’accompagnent généralement de compulsions, des actions irrationnelles répétées pour tenter de réduire l’anxiété provoquée par ces pensées intrusives. Pour acquérir des connaissances supplémentaires sur le phénomène, le chercheur Hyun Ji Noh et ses collèges d’Harvard et du MIT Institute se sont intéressés à l’origine génétique de la pathologie. D’après leurs résultats, quatre gènes seraient impliqués dans le développement de TOC et ils interviendraient tous dans la même zone du système cérébral.

C’est sur deux échantillons de population (l’une détenant des TOC et l’autre pas) que les scientifiques comparèrent près de 600 gènes susceptibles d’intervenir dans la pathologie : 222 avaient déjà été identifiés comme intervenant dans le toilettage compulsif chez des souris et 196 étaient liés à l’autisme où les comportements répétitifs ont déjà été observés. Quatre gènes se différencièrent des individus non atteints de TOC, tous s’exprimaient dans le circuit cérébral reliant le striatum, le cortex et le thalamus.

Crédits : Wikimedia /Le striatum

Nous savons que le striatum est impliqué dans le processus de motricité et qu’il en relaie les signaux cérébraux jusqu’au cortex en passant par le thalamus. Les troubles obsessionnels compulsifs pourraient trouver leur origine dans un dérèglement de ce circuit cérébral provoqué par des facteurs génétiques. Bien évidemment, l’hérédité n’est pas la seule variable à influencer le développement de TOC, un environnement social difficile aux nombreux traumatismes en favorisera le déclenchement.

L’un des gènes identifiés (HTR2A) code pour un récepteur à sérotonine, un neurotransmetteur lié au développement de certains troubles tels que l’anxiété, le stress, certaines phobies et la dépression. On peut donc penser que les individus atteints de TOC ont un déséquilibre dans la régulation serotoninergique. Cela expliquerait les bénéfices obtenus chez 60 % des patients traités par antidépresseurs, un médicament censé augmenter le taux de sérotonine dans l’organisme.

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