Comment des nanofils d’or et de titane ont restauré la vision de souris aveugles

Crédits : Wikimedia Commons / Rama

Une équipe de chercheurs chinois a pu rétablir la vue de souris aveugles en remplaçant leurs photorécepteurs détériorés par des nanofils en or et en titane. Une méthode qui pourrait ouvrir la voie au traitement de diverses maladies oculaires.

Être capable de restaurer la vue des malvoyant(e)s et des non-voyant(e)s pourrait permettre de faciliter la vie de millions de personnes à travers le monde. Récemment, plusieurs avancées ont été faites pour nous rapprocher de cet objectif. De l’inversion de la dégénérescence rétinienne à la création d’yeux bioniques, jusqu’à une forme de thérapie génique approuvée par la FDA. Cette nouvelle tentative de recherche adopte une approche métallique : des chercheurs de l’Université Fudan et de l’Université des Sciences et Technologies de Chine se sont essayés à guérir la cécité en utilisant de l’or et du titane. Et chez les souris, ça fonctionne.

Dans le cadre de cette nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Communications, les chercheurs ont ici remplacé les photorécepteurs détériorés de la souris – des structures sensorielles dans les yeux qui réagissent normalement à la lumière – par des photorécepteurs artificiels fabriqués à l’aide de dioxyde de titane et de nanofils d’or.

Pour tester leurs nouveaux récepteurs, l’équipe a d’abord modifié génétiquement les souris pour encourager la dégradation de leurs récepteurs naturels. Les chercheurs ont ensuite implanté les récepteurs métalliques et observé leurs sujets commencer à répondre à la lumière verte, bleue et ultraviolette. Leurs pupilles ont également commencé à se dilater, confirmant que les nouveaux photorécepteurs fonctionnaient et que les souris réagissaient à la lumière. Les photorécepteurs ont été laissés pendant huit semaines, au cours desquelles aucune des souris n’a montré des signes d’effets secondaires ou de blessures.

Toutefois, difficile de déterminer ce que les souris voyaient, et à quel point leur vision était claire. De plus, notons que les photorécepteurs de remplacement n’ont pas pu restaurer la vision en couleur. La technique pourrait néanmoins potentiellement traiter de nombreux problèmes médicaux, comme les maladies dégénératives rétiniennes telles que la rétinite pigmentaire (RP) et la dégénérescence maculaire. Selon le National Eye Institute (États-Unis), environ 1 personne sur 4 000 dans le monde est atteinte de RP, alors que beaucoup de personnes âgées de plus de 60 ans sont susceptibles de développer une dégénérescence maculaire – leurs risques sont doublés s’ils fument régulièrement.

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