Les températures moyennes annuelles devraient être supérieures d’au moins 1°C à celles de l’ère préindustrielle au cours de chacune des quatre prochaines années, vient d’annoncer l’OMM.
Un rapport publiée l’année dernière, co-signé par la NOAA, la NASA, la Berkeley Earth, le Centre Hadley et l’Agence météorologique japonaise, avait déjà annoncé la couleur.
S’appuyant sur les données recueillies par 6 300 stations météorologiques, les chercheurs nous apprenaient alors que les quatre dernières années avaient été les plus chaudes jamais enregistrées dans le monde depuis 1880. Pour rappel, c’est à partir de cette date que nous disposons de relevés météorologiques fiables.
De manière très globale, la température mondiale moyenne aurait augmenté d’environ 1 °C depuis l’ère préindustrielle.
Des pics à +1,5°C
Selon un nouveau rapport signé par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), une branche de l’ONU, nous devrions suivre la même tangente au cours de ces prochaines années.
Selon le rapport, les températures moyennes mondiales, au cours de la période 2020-2024, devraient être supérieurs d’au moins 1°C à l’ère pré-industrielle, avec des pics probables dépassant les +1,5°C.
« Cette étude montre – avec un haut niveau de compétence scientifique – l’énorme défi à relever pour atteindre l’objectif de l’Accord de Paris sur le changement climatique », a déclaré le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas.
Pour rappel, cet accord vise à maintenir une augmentation de la température mondiale ce siècle en dessous de 2 ° C au-dessus des niveaux préindustriels. Et, si possible, de poursuivre les efforts pour limiter cette augmentation à 1,5 °C.

La crise de coronavirus n’aura aucun impact
Notez que ces nouvelles prévisions de l’OMM ne tiennent pas compte des baisses d’émissions de gaz à effet de serre inhérentes au « stand by » des activités économiques et industrielles déclenchées par la crise des coronavirus.
« En raison de la très longue durée de vie du dioxyde de carbone dans l’atmosphère, l’impact de la baisse des émissions cette année ne devrait pas entraîner une réduction des concentrations atmosphériques de CO2 qui entraînent une augmentation de la température mondiale« , souligne en effet Petteri Taalas.
Selon ces nouvelles prévisions, toutes les régions du monde seront touchées, à l’exception de certaines zones océaniques australes. La région nord de l’Atlantique Nord, notamment, pourrait essuyer des vents d’ouest plus forts. Des phénomènes météo qui devraient encore favoriser la formation de tempêtes en Europe occidentale.
Les régions des hautes latitudes et le Sahel seront également plus humides que le passé récent (période 1980-2010), prédit l’organisation. À l’inverse, de nombreuses régions d’Amérique du Sud, d’Afrique australe et d’Australie devraient être plus sèches.