L’œil du photographe : quand la distance donne un autre visage aux averses

averse nuage
Crédits : Rick Geiss

En juillet 2016, au cours d’une chaude journée d’été sur les plages du sud de l’Alabama (États-Unis), un superbe nuage cumuliforme a pu être capturé. Il accompagne une averse « tropicale », laquelle est ainsi révélée sous un angle particulier qui est celui de la distance.

Lorsqu’une averse s’apprête à nous passer dessus, une ambiance menaçante caractéristique pose son empreinte sur le décor. Alors que la luminosité chute de manière parfois remarquable, le vent se lève. Les précipitations – pluie, neige ou grêle – ne sont alors plus très loin. Les nuages qui réduisent progressivement les dernières poches de ciel clair présentent à l’occasion des formes angoissantes. Tantôt, un sursaut lumineux déchire l’obscurité, rapidement suivi par le tonnerre. Un avertissement supplémentaire.

Cette description type est celle d’un observateur situé sous ou à proximité de la base nuageuse. Le récit d’une personne observant ceci de loin en sera tout autre. En particulier, lorsque l’averse est entourée de ciel clair, il est possible d’apprécier l’entièreté de la structure nuageuse à l’origine de celle-ci. C’est ce que nous livre la photo suivante. Elle a été capturée le 17 juillet 2016 à Gulf Shores, au sud de l’Alabama (États-Unis).

averse
Crédits : Rick Geiss.

Un esthétique champignon nuageux

La photographie avait activement circulé sur les réseaux sociaux les jours et semaines qui ont suivi sa publication. On y distingue un majestueux nuage cumuliforme. Au moment de la capture, ce dernier était de toute évidence en cours de transition entre le stade du cumulus congestus et du cumulonimbus calvus. En effet, la partie supérieure laisse deviner un début de glaciation sans toutefois présenter un quelconque signe d’enclume.

Sous la base sombre, un rideau qui l’est tout autant se prend au jeu de relier ciel et terre – ou plutôt ciel et océan dans le cas présent ! Il s’agit de la pluie, ensemble de gouttes devenues trop lourdes pour continuer à être maintenues en l’air par les mouvements ascendants.

Vues de loin, les conditions médiocres qui s’affirment au large ne laissent en guise de témoin que le calme apparent d’un bouillonnement nuageux. « Très probablement le meilleur exemple d’un champignon nuageux que j’ai jamais pu voir », s’étonnait Jacob Dune, météorologiste à la National Broadcasting Company qui avait relayé la photo sur Twitter.

Il est vrai que le nuage présentait une structure très esthétique, très symétrique, révélatrice d’une ascendance quasi-verticale. De ce fait, une fois formées, les précipitations tombent directement dans cette dernière en coupant rapidement l’alimentation en air chaud et humide du nuage. Ce genre d’averse, fréquemment rencontré en zone tropicale, ne persiste ainsi qu’une trentaine de minutes. On parle de cellule monocellulaire classique – ou monocellulaire à pulsation lorsque l’ascendance est vigoureuse.

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