Le James Webb Telescope passe un test majeur avant sont lancement

james webb telescope
Le miroir primaire du James Webb Telescope. Crédits : NASA

Les équipes de la NASA viennent de passer un test critique visant à démontrer que le télescope spatial James Webb répondra aux commandes une fois dans l’espace. A priori, rien (ou presque) ne pourrait retarder une fois de plus son lancement en octobre 2021.

Lorsque vous envoyez une sonde, un satellite ou un télescope dans l’espace, la communication est essentielle. En effet, ces engins ont beau être les plus sophistiqués du monde, si vous ne pouvez leur envoyer aucune commande, ça ne sert à rien. C’est pourquoi, avant chaque lancement, les ingénieurs doivent s’assurer que les instruments répondront aux commandes envoyées depuis la Terre (test de segment de terrain).

Cette semaine, la NASA a annoncé que le James Webb Télescope avait correctement « répondu à l’appel ».

Une étape clé avant lancement

Dans le cadre de ce test, des commandes pour allumer, déplacer et utiliser chacun des quatre instruments scientifiques de Webb ont été envoyées depuis son centre d’opérations de mission au Space Telescope Science Institute (STScI) à Baltimore (Maryland).

Évidemment, le télescope est toujours au sol, et non en orbite. Aussi, pour recréer son futur environnement spatial, un équipement spécial a été utilisé pour émuler la liaison radio entre les instruments et le Deep Space Network. C’est en effet ce réseau d’antennes qui se chargera de relayer les commandes du centre de contrôle vers le télescope. Il existe trois sites répartis sur toute la planète – en Californie, en Espagne et en Australie – de manière à garantir la liaison avec l’observatoire de jour comme de nuit.

«C’était aussi la première fois que nous démontrions le cycle complet de conduite des observations avec les instruments scientifiques de l’observatoire», explique Amanda Arvai, responsable adjointe de la division des opérations de mission. Autrement dit, les instruments ne se sont pas simplement contentés de s’allumer : ils ont également pris des mesures. Ces données ont ensuite été renvoyées vers le centre de contrôle pour être analysées.

James Webb télescope spatial
Illustration du James Webb Telescope déployé dans l’espace. Crédits : Wikimedia Commons / Kevin Gill

Un lancement prévu pour Halloween

Le télescope James Webb devait normalement être lancé en mars prochain, après déjà moults reports. Malheureusement, une fois de plus, le développement de l’instrument a pris du retard au cours de ces derniers mois. Évidemment, la pandémie de Covid-19 n’a rien arrangé. Les responsables de la NASA ont finalement bloqué une nouvelle date : le 31 octobre 2021.

Cette nouvelle échéance laisse à l’agence américaine trois mois de « réserve de programmation » supplémentaire. Autrement dit, les chercheurs pourront perdre autant de temps pour des raisons techniques ou pandémiques d’ici à octobre prochain, et toujours lancer le télescope à temps. À moins d’un événement majeur, il paraît donc raisonnable d’imaginer que, cette fois, les délais pourront être respectés.

Une fois dans l’espace, le James Webb Telescope sera positionné autour du point de Lagrange L2, à 1,5 million de kilomètres de la Terre du côté opposé au Soleil. De là, il sera en mesure de sonder l’Univers primitif dans l’infrarouge comme jamais auparavant. Le télescope pourra alors observer les premières étoiles et galaxies se former. Il sera également capable de mesurer la composition d’atmosphères d’exoplanètes proches, permettant ainsi d’estimer leur degré d’habitabilité.