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L’Islande transforme le CO2 en roche pour lutter contre le réchauffement climatique

Crédits : Pexels / Pixabay

En Islande, des scientifiques ont mis au point une méthode pour stocker le principal gaz à effet de serre sans risque de fuite. Une solution durable face à la trop forte concentration de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ?

L’un des principaux défis de l’humanité pour les années à venir est de réduire les émissions de gaz à effet de serre car tous les ans, des tonnes de CO2 polluent l’atmosphère de notre planète, accélérant le réchauffement climatique. Mais si, en plus d’émettre moins de CO2, l’homme parvenait à capturer celui qui se trouve en très grande quantité dans l’atmosphère ? C’est dans une étude publiée dans la revue Science que des scientifiques islandais affirment avoir mis au point une technique pour y parvenir en utilisant du basalte. Leur méthode consiste à stocker le dioxyde de carbone sous le sol, sous forme de roche. Solidifier du CO2, mélangé à d’autres gaz et à de l’eau bouillante chauffée par géothermie, en l’injectant dans des sols basaltiques à 540 mètres de profondeur.

Cela fait plusieurs années que des équipes de chercheurs travaillent sur des technologies de stockage du CO2 dans le sol, surnommées CCS (pour « Capture et Stockage du Carbone »). Jusqu’ici, elles étaient cependant souvent jugées dangereuses dans la mesure où le gaz risquait de s’échapper dans l’atmosphère. Cette fois, la solution semble bien plus convaincante. Initié en 2012 au sein de la centrale géothermique islandaise de Hellisheidi (la plus grande du monde), le projet Carbfix pourrait bel et bien être le premier à rendre viable l’idée de stocker du CO2 dans le sous-sol de la planète. Principale raison de cette réussite, le choix du basalte volcanique, qui se révèle particulièrement riche en calcium, fer et magnésium, trois éléments nécessaires à une bonne solidification du carbone.

Une méthode qui se veut donc plus sure, rapide et moins chère que les précédentes idées concernant le stockage de dioxyde de carbone sous forme de gaz. En effet, à Hellisheidi, il n’aura fallu qu’un peu moins de deux ans pour que 95% du CO2 infecté ne se solidifie. Un résultat pour le moins surprenant de rapidité, dans la mesure où l’on considérait jusqu’alors qu’il fallait plusieurs centaines, voire milliers d’années, avant d’observer une solidification du dioxyde de carbone. « Ce qui est à l’oeuvre ici est un processus naturel accéléré », commente le géophysicien David Goldberg dans les pages de The Independent.

Des perspectives réjouissantes à l’heure où la situation climatique de la planète se fait toujours plus pressante. Des chantiers de ce type ont d’ailleurs été annoncés dans d’autres pays comme au Canada. De son côté, l’Islande vient d’annoncer un nouvel objectif pour Carbfix qui devrait pouvoir stocker 10 000 tonnes de CO2 dans les sols du pays chaque année.

Source : Science

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