Lipides, la « drogue dure » dont nous sommes tous dépendants

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« Pourquoi sommes-nous capables de nous relever pour un morceau de chocolat, mais jamais pour une envie de carotte ? », voici la question qui est à l’origine d’une récente étude du Centre National de la Recherche Scientifique. Leur réponse, nous sommes tous dépendants d’une « drogue », les lipides. Cette réalité est une nouvelle piste encourageante dans la résolution du problème de l’obésité.   

Selon l’OMS, c’est près de 2,8 millions de personnes qui décèdent chaque année du fait de leur surpoids ou de leur obésité. Un bilan très lourd qui trouve son origine dans le déséquilibre chez les consommateurs entre l’apport journalier en calories par l’alimentation et leur consommation par l’effort. Ainsi, ce sont plusieurs millions de personnes qui ne parviennent pas à réguler leur nutrition en fonction de leurs besoins corporels ; cela est bien souvent dû à une attirance pour la nourriture, une addiction presque incontrôlable venant du plaisir qu’ils trouvent dans l’acte nutritif.

Une équipe de chercheurs français du CNRS, dirigé par Serge Luquet, a éclairé ce phénomène par une découverte scientifique de taille. Le cerveau possède une enzyme qui décompose les triglycérides (lipides notamment issus de l’alimentation) et, selon une étude faite sur des souris, les fluctuations de concentration de triglycérides semblent avoir un lien étroit avec le circuit de la récompense dans le cerveau.

Simulant l’action d’un bon repas dans le cerveau de la souris par l’injection de lipides, les chercheurs ont constaté que les rongeurs avaient une motivation amoindrie à abaisser un levier pour obtenir une friandise. Les souris n’ayant pas reçu d’injection de lipides préfèrent toujours consommer une nourriture riche en graisses alors que les souris perfusées équilibrent leur alimentation entre ce qui leur est proposé.

Si l’injection de lipides est à l’origine d’une modification du comportement alimentaire et permet sa régulation, c’est une piste très prometteuse pour lutter contre l’obésité chez l’homme. Supprimer l’addiction aux lipides, annihiler les effets de cette « drogue dure » comme la nomme les chercheurs du CNRS, c’est l’espoir d’élaborer un remède permettant aux obèses de retrouver une alimentation saine sans trop de difficultés.

Sources : OMS, CNRS