L’intelligence artificielle au cœur de recherches financées par l’Agence mondiale antidopage !

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Repérer les tricheurs en s’aidant de l’intelligence artificielle ? Tel est le nouvel objectif de l’Agence mondiale antidopage (AMA), finançant actuellement plusieurs projets de recherche. L’objectif est de comprendre si l’intelligence artificielle peut déceler des signes d’utilisation de produits dopants ayant éventuellement échappé aux observations humaines.

Soutenir le travail humain

Si la crise sanitaire du Covid-19 a causé l’arrêt de la plupart des compétions sportives, ces dernières vont reprendre dans un futur proche. Comme l’explique le quotidien québécois La Presse dans un article du 26 mai 2020, l’Agence mondiale antidopage (AMA) a profité de cet arrêt pour continuer ses recherches en matière de détection des fraudeurs. L’agence a déployé pas moins de quatre projets de recherche intégrant l’intelligence artificielle (IA) au Canada et en Allemagne. Il s’agit de comprendre si l’IA peut déceler des signes évoquant la prise de produits dopants dans des cas ayant échappé à la vigilance humaine.

Selon les responsables des recherches, les éventuelles mesures de suspension des athlètes ne seront pas dictées par l’intelligence artificielle. En revanche, cette dernière désignera certains athlètes suspects et les contrôleurs humains se chargeront des vérifications. Autrement dit, l’IA sera un complément au travail humain. Il s’agira de combiner une foule de données sur des périodes assez longues afin de déceler ce que le cerveau humain ne peut pas voir.

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Crédits : Pxhere

Marqueurs biologiques et données de localisation

Analyser le sang ou l’urine des athlètes permet de déceler les produits dopants, mais pas seulement. Il s’agit également de suivre de nombreux marqueurs biologiques tels que le niveau de globules rouges ou de testostérone. Or, ce genre de données est déjà utilisé par les agences antidopage au moyen du passeport biologique. L’objectif est de permettre à l’IA de suivre ces marqueurs biologiques afin de les recouper avec d’autres informations. Ainsi, un des projets de l’AMA se concentre sur une détection plus précise de l’EPO. Un autre projet concerne une meilleure détection des stéroïdes.

À Montréal (Québec) a lieu un projet plus global intégrant une plus grande quantité de données. Il est notamment question de données de localisation des athlètes. Toutefois, les chercheurs sont conscients qu’il incombe de trouver un équilibre entre la protection des données, la protection des individus et la révélation du potentiel de l’IA, si ce dernier existe. Évoquons également le fait qu’aucun des projets évoqués n’intègre l’IA dans l’évaluation des résultats des athlètes en compétition. Cependant, cela pourrait être le cas dans le futur.

Le quotidien britannique The Telegraph évoquait déjà ces recherches financées par l’AMA en novembre 2019. Avec pas moins de 300 000 échantillons testés chaque année dans le monde, l’intelligence artificielle pourrait être un véritable soutien dans le traitement de cette énorme quantité de données.