Alors que le gouvernement a prévu de déconfiner le 15 mai 2021, l’Institut Pasteur a publié son avis concernant cette date. Selon les experts, une remontée importante des hospitalisations pourrait se produire. Cette affirmation peu optimiste prend en compte un éventuel bon rythme au niveau des vaccinations.
Plusieurs scénarios évoqués
Dans une publication (PDF en français/10 pages) du 26 avril 2021, l’Institut Pasteur a évoqué la levée des mesures de freinage relatives aux hospitalisations ainsi qu’à la circulation du coronavirus SARS-CoV-2 durant les prochains mois. Les experts ont pris en compte certains éléments comme la levée du confinement le 15 mai, l’impact des mesures prises jusque là, l’accélération de la campagne de vaccination ou encore la contagiosité du variant anglais. L’Institut Pasteur a élaboré plusieurs scénarios mais a également souligné qu’il ne s’agissait en aucun cas de prévisions. Il est question d’hypothèses dont lesquelles dépendront les trajectoires de ces possibles scénarios. Il faut dire que certains facteurs sont difficiles à prévoir.
Par ailleurs, les experts ont affirmé ne pas avoir pris en compte la réouverture des établissements scolaires le 3 mai. Or, cette dernière peut conduire à une augmentation du taux de transmission. L’Institut dit également ne pas avoir considéré l’émergence des variants sud-africain et brésilien.
Une importante remontée des hospitalisations
Le scénario de référence des chercheurs intègre un variant britannique 60 % plus transmissible que la souche de base du coronavirus. Il considère également des mesures de freinage permettant une réduction notable des hospitalisations. Toutefois, les experts estiment qu’une levée trop rapide des mesures de freinage le 15 mai pourrait conduire à une remontée importante des hospitalisations. Or, ceci serait le cas même si le rythme de vaccination augmente à raison de 500 000 doses journalières.
Dans ce scénario, le nombre d’admissions à l’hôpital pourrait – à la mi-juillet – dépasser la barre des 3 000 par jour. Ce nombre est un peu plus élevé que lors du pic de la seconde vague, il y a environ un an. Rappelons qu’actuellement, on recense environ 1 800 hospitalisations par jour en moyenne, témoignant d’une légère baisse depuis deux semaines.
Un peu d’optimisme
Certains scénarios de l’Institut Pasteur sont néanmoins un peu plus optimistes. Dans le cas d’un variant anglais 40 % plus contagieux, il devient question d’un pic plus bas. Selon les chercheurs, nous aurions alors moins de 1 500 hospitalisations journalières et dans la meilleure des situations, moins de 500. En ce qui concerne les nouvelles hospitalisations, celles-ci pourraient être contenues dans le cas d’une levée progressive des restrictions entre le 15 mai et le 1er juillet.
Les chercheurs estiment qu’une plus levée progressive des mesures devrait permettre de décaler la reprise. Celle-ci interviendrait alors à un moment où la campagne de vaccination aura fait l’objet d’un net progrès. Dans le court terme, les experts prévoient une baisse des hospitalisations, au moins entre le 1er et le 15 mai. Toutefois, certains modèles prévoient plutôt un plateau.