Le gouvernement indien vient d’interdire la vente et la consommation de cigarettes électroniques dans le pays. Une décision qui vise à lutter contre les addictions, mais qui résulte également d’un doute généralisé, s’interrogeant sur les réels effets de ces dispositifs sur la santé.
Les cigarettes électroniques sont aujourd’hui considérées comme une alternative aux véritables cigarettes. Nous savons qu’elles permettent effectivement de s’en détacher, mais de récentes études évoquent de potentiels risques pour la santé. Il y aurait, par exemple, un lien entre l’usage de la cigarette électronique et un risque accru de problèmes cardiaques. Des recherches ont également suggéré que l’usage de la cigarette électronique pouvait endommager les vaisseaux sanguins. Même les dispositifs sans nicotine. Récemment, plusieurs décès ont été enregistrés aux États-Unis, suite à une mystérieuse maladie pulmonaire. Des constats qui ont d’ailleurs mené l’OMS à considérer il y a quelques jours les cigarettes électroniques comme « incontestablement nocives« . Alors forcément, des dispositions ont été prises.
Les États-Unis, et maintenant l’Inde
Aux États-Unis, notamment. En juin dernier, la ville de San Francisco interdisait l’usage de ces dispositifs. L’État du Michigan, suivi hier de l’États de New-York, ont également pris leurs dispositions, interdisant la commercialisation des cigarettes électroniques aromatisées. Aujourd’hui, place au gouvernement indien. Il est désormais interdit de produire, importer, vendre ou de consommer des cigarettes électroniques dans le pays.
« La décision a été prise avec à l’esprit l’impact que les cigarettes électroniques ont sur la jeunesse aujourd’hui, a déclaré la ministre des Finances Nirmala Sitharaman. C’est devenu très à la mode de les essayer« . Mme Sitharaman justifie cette décision en évoquant le contrôle d’une « épidémie » potentielle, semblable à celle du tabagisme.
Et les infractions devraient faire mal au portefeuille. Un premier « faux pas » pourrait en effet être passible d’un an de prison et/ou d’une amende de 100 000 roupies (environ 1 270 euros). En cas de récidive, les jugés risqueront jusqu’à 3 ans de prison et/ou 500 000 roupies d’amende (environ 6 300 euros).

Et la France ?
La question se pose bien évidemment. Interrogé par l’UFC-Que Choisir, le Pr Bertrand Dautzenberg, pneumologue à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, s’est montré plutôt rassurant. « Nous n’avons aucun signal inquiétant en provenance des hôpitaux« , a t-il expliqué.
Rappelons que tous les liquides vendus dans les magasins spécialisés ou dans les bureaux de tabac doivent être déclarés, avec leur composition précise, auprès de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Ainsi qu’auprès des centres antipoison. Des saisies et des analyses sont également faites assez régulièrement par les autorités compétentes.
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