Quand l’impression 3D permet la reconstruction crânienne

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L’impression 3D est présente dans une multitude de disciplines et se généralise de plus en plus. Dans certains cas d’implantation de membres osseux artificiels, l’impression 3D apporte des solutions de traitements efficaces et déjà mis en Å“uvre aujourd’hui. De la Chine aux Pays-Bas en passant par la France, voici quelques cas ou l’impression 3D a permis d’aider à la reconstruction crânienne.

Âgé de 46 ans, Hu, fermier de profession, est originaire de Xi’an (province du Shaanxi) en Chine. Suite à une grave chute de trois étages, cet homme a perdu la majeure partie de son crâne. Grâce à une imprimante 3D, des médecins chinois ont pu le reconstruire à l’aide d’un maillage en titane apposé sous la peau et fixé à l’os. Cette opération permettra à Hu de retrouver une forme de tête normale. Les mêmes médecins avaient créé puis implanté une vertèbre artificielle chez un jeune patient de 12 ans atteint d’un cancer. Cette opération lui aurait permis de marcher à nouveau, selon le South China Morning Post du 28 août 2014.

Une équipe médicale de l’université d’Utrecht aux Pays-Bas a pu traiter lors d’une opération ayant duré 23 heures le cas d’une jeune femme de 22 ans souffrant d’une maladie osseuse. En effet, son crâne augmentait en volume jusqu’à atteindre une épaisseur de 5cm contre 1,5 en temps normal. Un crâne en plastique fût alors mis au point avec l’aide d’une imprimante 3D. « Le ciment osseux utilisé couramment pour ce genre d’opération ne donne pas totalement satisfaction. L’impression 3D permet en revanche de réaliser un crâne identique à celui du patient. Et l’avantage n’est pas qu’esthétique, car le patient retrouve plus vite ses fonctions cérébrales » indique Ben Verweij, neurologue et directeur de l’opération. Le Dutch News du 26 mars 2014 rapporte que la jeune femme aurait retrouvé un rythme de vie proche de la normale, et ce trois mois après l’opération.

En France, une collaboration étalée sur une dizaine d’années entre le médecin Joël Brie du CHU de Limoges et l’entreprise 3D Ceram a porté ses fruits. À l’aide d’un matériau peu inflammatoire et biocompatible (limitant les potentielles infections), une prothèse crânienne en céramique révolutionnaire fût élaborée à destination des patients ayant perdu plus de 15% de la surface crânienne.

« La meilleure reconstruction est certes toujours celle faite avec l’os du patient, mais parfois, celui-ci comporte un risque infectieux », explique le médecin à l’AFP.

L’entreprise 3D Ceram utilise une technologie qui rend possible la modélisation numérique en trois dimensions de la partie manquante du crâne. Le procédé est assez onéreux (entre 10 000 et 18 000 euros selon les implants), mais les CHU de Lille et de Toulouse ont montré leur intérêt.

« Le surcout induit est largement amorti par la réduction quasi totale du risque infectieux, la rémission est moins risquée, le patient coûte donc moins cher à la sécurité sociale » selon Joël Brie.

Si l’utilisation d’organes imprimés en 3D n’est pas encore monnaie courante en médecine, certains patients auraient d’ores et déjà subi des greffes de mâchoires, de hanches ou encore de bassin en 3D.

Sources : 7sur7.beL’expressL’essentielRTL