L’impossible clonage du mammouth ?

Crédits : Flying Puffin / Wikimedia Commons

En 2013, la découverte d’un mammouth congelé en excellent état découvert dans les glaces éternelles des îles de Novossibirsk a fait naître chez certains scientifiques l’espoir de pouvoir un jour faire revivre l’animal. Une possibilité qui laisse pourtant sceptique le biologiste Jacques Testart.

Voilà 10.000 ans que le mammouth laineux nous a quitté (le temps passe si vite). Mais en mai 2013, une équipe de scientifiques menant des recherches sur l’île de Maly Lyakhovsky a découvert une carcasse de ce mastodonte parfaitement congelée. Une nouvelle qui a fait renaître l’espoir chez certains scientifiques de pouvoir un jour cloner l’espèce disparue.

Parmi eux, le docteur Hwang, connu et contesté pour son commerce florissant de clonage de chiens, qui assure vouloir être le premier à pouvoir réussir à cloner un mammouth. Son objectif est simple : recréer un ADN complet pour ensuite l’insérer dans un ovule énuclée (privé de son noyau) d’éléphante, afin de lui faire porter un embryon de mammouth. Une possibilité qui laisse sceptique le biologiste français Jacques Testart, à qui l’on doit notamment le premier bébé éprouvette : « Même si le docteur Hwang trouvait, à partir de suffisamment d’échantillons, toutes les parties de l’ADN de ce mammouth, il faudrait encore arriver à les remettre dans l’ordre ». Une mission quasi impossible, d’autant plus que les scientifiques ne connaissent pas la fonction de chaque gène du mammouth et que son génome n’a été que partiellement séquencé.

Autre solution avancée par le chercheur coréen, la mutagenèse, qui consiste à introduire volontairement des mutations génétiques chez un organisme vivant. Une méthode jugée hasardeuse et cruelle par le biologiste français : « la mutagenèse relève du hasard. Cela nécessite d’exposer l’ADN à des stress physiques comme le froid, les radiations, et de regarder ce qui se passe. C’est possible avec les végétaux, car on peut les multiplier facilement, mais pas avec des animaux : ce serait trop cruel et cela demanderait un nombre infini d’essais ».

Vous l’aurez compris, il est aujourd’hui très peu probable de voir un jour un bébé mammouth gambader en liberté. Pour le biologiste, tout cet emballement médiatique autour du clonage de mammouth ne servirait finalement qu’aux chercheurs en quête de subventions. Subventions que l’on aimerait voir attribuées à des organismes Å“uvrant pour la réhabilitation d’espèces menacées d’extinction. L’éthique plutôt que la gloire… D’ailleurs, savez-vous que le poulpe, si menacé, est peut-être l’animal le plus intelligent sur terre ?

Source : wedemain

– Illustration : Modèle exposé au Royal BC Museum