Une étude identifie une limite technique à la géo-ingénierie solaire

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Crédits : CC0 Public Domain.

Une étude de faisabilité axée sur la géo-ingénierie solaire montre qu’il existe une limite pratique concernant l’altitude d’injection des aérosols sulfatés, ces particules destinées à réfléchir le rayonnement incident et à refroidir le climat global. Les résultats ont été publiés dans la revue Environmental Research Communications ce 14 mars.

La Terre s’est déjà réchauffée d’un peu plus de 1 °C en moyenne globale depuis le début de la révolution industrielle. Afin de limiter l’envolée des températures et de ne pas voir le seuil symbolique des 2 °C voler en éclats, certains chercheurs mettent en avant des moyens d’action pour le moins controversés.

L’un d’eux vise à refroidir artificiellement la Terre en injectant de façon continue des particules de soufre dans la stratosphère. En effet, la planète réfléchirait alors une fraction plus importante du rayonnement solaire incident. Le but est ici d’arriver à un équilibre permettant de compenser l’augmentation des températures.

Un exemple de limitation technique à la géo-ingénierie solaire

Pour une action réellement efficace, ces injections devraient être effectuées assez haut dans la stratosphère, vers vingt-cinq kilomètres d’altitude. Toutefois, une évaluation récente a montré que le coût de revient et les risques d’une telle intervention seraient beaucoup plus importants que ceux associés à une injection en basse stratosphère. En effet, seuls les avions espions et certains drones peuvent actuellement atteindre des altitudes avoisinant les vingt kilomètres.

Terre géo-ingénierie
Crédits : CC0 Public Domain.

« Il y a un plafond dans le ciel au-dessus duquel les avions traditionnels ne peuvent pas fonctionner, et les vingt-cinq kilomètres se trouvent au-dessus », rapporte à ce titre Wake Smith, auteur principal de l’étude. Aussi, non seulement les milliers de vols nécessaires au maintien de la couche d’aérosols sulfatés reviendraient extrêmement cher, mais il serait impossible de garantir la bonne tenue des opérations, la sécurité de l’équipage ou encore celle des habitants restés en surface.

En somme, s’il est facile de prescrire ce type d’injections dans un modèle de climat afin d’en évaluer les impacts, il en va bien différemment dans le monde réel. « Cette conclusion devrait conduire à modifier la façon dont les modèles climatiques sont exécutés à l’échelle mondiale et montre que les limites pratiques doivent être mises en perspective avec l’efficacité lors de la conception des programmes de géo-ingénierie solaire », note le chercheur.