Un comité vient d’approuver la proposition de la NASA de modifier les limites d’exposition au rayonnement spatial fixées par l’agence pour ses astronautes. Ce changement devrait favoriser l’intégration des femmes dans les missions spatiales à venir. En revanche, cette révision est toujours insuffisante pour les missions humaines sur Mars.
L’exposition au rayonnement spatial, un flux constant de particules de haute énergie qui circulent dans le milieu interstellaire, représente l’un des plus gros risques inhérents à l’exploration humaine de l’espace. Sur Terre, nous sommes protégés de ces rayons par un champ magnétique et une épaisse atmosphère. Aussi, nos corps n’ont pas évolué pour être en mesure de les supporter. C’est pourquoi une fois dans l’espace, nous sommes vulnérables. Ces rayons sont en effet si puissants qu’ils peuvent modifier, endommager ou tuer nos cellules, favorisant ainsi le développement de graves problèmes de santé.
Changements des limites pour l’exposition au rayonnement spatial
Actuellement, les limites d’exposition au rayonnement spatial varient selon l’âge et le sexe. Elles tirent de 180 millisieverts pour une femme de trente ans à environ 700 millisieverts pour un homme de soixante ans. Ces limites ont été fixées pour ne pas dépasser 3 % de risque de décès induit par l’exposition aux rayonnements (REID) au niveau de confiance de 95 %. Cependant, elles devraient bientôt être mises à jour.
Il y a quelques semaines, la NASA a en effet proposé de ne fixer qu’une seule limite d’exposition à vie pour les astronautes, quels que soient l’âge et le sexe. Cette limite serait d’environ 600 millisieverts, basée sur le risque moyen de 3 % de REID pour une femme de 35 ans. Le 24 juin dernier, un comité établi par les National Academies a soutenu cette proposition.
Une fois qu’elle sera adoptée, cette nouvelle limite offrira plus d’opportunités aux femmes astronautes de pouvoir intégrer les futures missions dans l’espace, principalement vers la Lune. « Dans l’ensemble, la norme proposée crée l’égalité des chances pour les vols spatiaux en proposant une exposition admissible aux rayonnements un peu plus élevée pour un sous-ensemble d’astronautes (principalement des femmes) tout en limitant les expositions en dessous des doses autrement acceptables pour d’autres (principalement des hommes plus âgés)« , peut-on lire dans le rapport du comité.
Le problème de Mars
Notez que cette limite ne concerne que les astronautes de la NASA. D’autres organes tels que Roscosmos, l’Agence spatiale canadienne ou l’Agence spatiale européenne (ESA) ont fixé une limite d’exposition à vie de 1 000 millisieverts pour leurs astronautes et cosmonautes, indépendamment du sexe et de l’âge. Comparée à d’autres agences, la NASA se montre donc un peu plus prudente.
Cela étant, ces limites restent en deçà des niveaux de rayonnements auxquels seront confrontés les astronautes lors des futures missions habitées sur Mars. Le cas échéant, celles et ceux qui intégreront ces missions auront donc besoin d’une dérogation aux limites d’exposition, ce qui soulèvera des questions éthiques d’après le rapport. Il y a aura en effet des risques. Ces derniers devront être exposés le plus clairement possible par l’agence et finalement être acceptés par les astronautes.