LIGO pourrait détecter la « mémoire » des ondes gravitationnelles

Crédits : Nasa

Pour des chercheurs, LIGO pourrait détecter la déformation temporelle des ondes gravitationnelles, des sortes de « cicatrices » laissées par des ondes gravitationnelles pour l’heure insaisissables par nos instruments actuels. Cela constitue un espoir pour les chercheurs de pouvoir un jour appréhender les objets les plus exotiques de l’univers.

Comme un pull trop petit resté sur des épaules trop larges trop longtemps, l’espace-temps peut être déformé en permanence par les ondes gravitationnelles qui le tapissent. Cette distorsion, appelée mémoire d’ondes gravitationnelles, permet aux chercheurs de détecter des événements cosmiques au-delà de notre portée en analysant les « cicatrices » laissées par ces ondes sur le tissu de l’espace.

Ainsi grâce aux ondes gravitationnelles, les chercheurs seraient en mesure d’appréhender les objets les plus exotiques de l’univers tels que l’évaporation des trous noirs, d’éventuelles cordes cosmiques et même d’éventuelles dimensions supplémentaires possibles qui induiraient néanmoins des ondes gravitationnelles à des fréquences beaucoup plus élevées que celles actuellement détectées. Pourtant, pour Lucy McNeill et ses collègues Eric Thrane et Paul Lasky, de l’Université Monash à Melbourne, en Australie, il y aurait effectivement de l’espoir pour que ces objets insaisissables puissent laisser un signal détectable.

« Notre article souligne que si les ondes gravitationnelles sont émises avec une fréquence si élevée que LIGO ne peut les observer, il est toujours possible que LIGO puisse observer la “mémoire” du signal », explique Paul Lasky. Ces ondes « orphelines », comme elles sont surnommées en raison du fait que leurs ondes parentes ne soient pas directement détectables, pourraient quant à elles être observables et ouvrir la voie à l’étude d’une physique actuellement inaccessible à notre technologie.

« Soulignons tout de même que pour l’instant, il s’agit là de sources spéculatives d’ondes gravitationnelles, mais bien sûr, cela fait partie de l’excitation », explique le chercheur. « Mais si nous détectons un jour l’une de ces sources, ce serait un moment vraiment passionnant. Nous pouvons prédire ce à quoi pourrait ressemble ce type de signal, mais nous n’avons par contre aucune idée de quand il arrivera ».

Étant donné que la détection de ces ondes dites « orphelines » ne nécessite pas d’instruments plus « affinés » que ceux actuellement utilisés par les chercheurs, il n’est donc pas impossible que LIGO puisse s’en charger. « LIGO ne pourra certainement pas “voir” l’étirement et la contraction oscillatoire, mais il pourra détecter la signature de la mémoire si de tels objets existent », explique le chercheur.

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