Pour s’adapter au changement climatique, le Lièvre d’Amérique change de couleur

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Des chercheurs américains ont voulu démontrer, par le biais de l’exemple du Lièvre d’Amérique, que plusieurs espèces adaptent la couleur de leur pelage en fonction de la baisse de la présence de neige durant l’hiver.

Les animaux changeant leur couleur en fonction des saisons cherchent à se camoufler. En ce qui concerne le Lièvre d’Amérique (Lupus americanus), le pelage blanc est destiné à le confondre avec la neige, mais il y a un problème de taille : la neige se fait de plus en plus rare. Dans ce cas, la couleur blanche contribue au contraire à rendre l’animal visible par ses prédateurs.

Selon une étude menée par le docteur L. Scott Mills, professeur à l’Université du Montana (États-Unis) et publiée dans la revue Science le 15 février 2018, la mortalité du Lièvre d’Amérique augmente lorsque ce dernier se retrouve dans un habitat dépourvu de neige durant l’hiver. Perdant sa capacité à se camoufler, l’animal devient alors une proie facile.

Le pelage blanc sert de camouflage à l’animal pendant l’hiver.
Crédits : Jaco & Lindsey Barnard / L.S. Mills

Ceci est également vrai pour d’autres espèces telles que la perdrix des neiges et le renard arctique. Une vingtaine d’espèces sauvages seraient ainsi concernées. Le plus alarmant réside dans le fait que le changement de couleur du pelage n’est pas lié à l’arrivée à la neige mais à la durée du jour. Il s’agit d’une disposition génétique qui n’est aucunement en lien avec la météo.

L’équipe de Scott Mills a donc mis en évidence la cause principale : le réchauffement climatique. En revanche, des signes d’adaptation ont déjà été repérés en ce qui concerne des belettes vivant dans le sud des États-Unis et donc le Lièvre d’Amérique, idéal pour les expériences car pouvant également vivre en captivité. Les individus ne changeant pas leur couleur et gardant leur pelage d’été ont donc davantage de chances de survie. À terme, les espèces à pelage d’hiver devraient vraisemblablement survivre à la diminution de la présence de neige en hiver grâce à une adaptation génétique qui prendra logiquement un certain temps.

Sources : Sciences et Avenir – RTBF