Un lien entre le réchauffement climatique et la présence d’argent dans les sédiments marins

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Dernièrement, des scientifiques ont associé le réchauffement climatique d’origine humaine et la concentration d’argent dans les sédiments marins. Les chercheurs chinois ont également rappelé que ce métal peut être toxique pour certaines créatures marines.

Un lien établi pour la première fois

L’argent pourrait faire disparaître certaines espèces animales marines. Cette conclusion est celle d’une étude menée par une équipe de l’Université technologique de Hefei (Chine) et publiée dans la revue Geophysical Research Letters le 13 août 2024. Selon les auteurs, les sols marins contiennent une quantité non négligeable d’argent.

Ces recherches établissent par ailleurs pour la première fois un lien entre les effets du réchauffement climatique d’origine humaine et les taux d’argent dans les sédiments marins. Il faut savoir que l’argent sous sa forme ionisée coule dans l’eau à travers la pluie qui rejette les éléments chimiques que contiennent l’atmosphère et les roches. Malheureusement, il existe un danger pour certains animaux marins dans la mesure où l’argent peut être toxique.

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Crédits : Evtushkova Olga

Une augmentation importante de la quantité d’argent depuis près de 175 ans

En mer de Chine méridionale, près d’une zone côtière du Vietnam, les chercheurs ont prélevé, puis analysé une carotte de sédiment. L’objectif ? Comprendre le comportement de l’argent au niveau des fonds marins. Au passage, il faut savoir qu’il a été possible de calculer les taux présents dans l’échantillon en fonction de la profondeur de la roche et donc de l’âge de cette dernière. Selon les premiers résultats, le taux d’argent a globalement diminué entre 1200 avant J.C. et aujourd’hui. Néanmoins, il est important d’apporter une nuance. En effet, l’enfouissement de l’argent durant ces 3 200 dernières années a connu une augmentation importante vers 1850. Or, cette date correspond au début de l’ère industrielle, et donc à l’augmentation progressive des taux de CO2 présents dans l’atmosphère.

Le concentration en argent dans les fonds marins est connue depuis longtemps, également dans d’autres zones comme les littoraux près de San Francisco ou encore du Massachusetts (États-Unis) où les eaux froides en profondeur remontent à la surface au niveau de la côte. En revanche, un tel lien avec la pollution humaine n’avait été établi jusqu’à aujourd’hui.

Il faut dire que ce phénomène de remontée d’eau froide s’intensifie lorsque les températures sur Terre augmentent. Dans ces conditions, les nutriments ont tendance à remonter vers la surface, ce qui contribue à la formation et la multiplication des algues, entretenant la chaîne alimentaire. Or, si l’argent devait s’échapper des sédiments pour se diffuser dans l’eau, l’une des conséquences serait un empoisonnement à grande échelle des écosystèmes marins et de la faune qui les compose.