Des « licornes » parcouraient la Terre il y a 30 000 ans !

Crédits : Heinrich Harder / Wikimedia Commons

Les paléontologues ont longtemps estimé que la « licorne sibérienne » – une espèce de mammifère disparue qui ressemblait plus à un rhinocéros qu’à un cheval – s’était éteinte il y a 350 000 ans. Un crâne magnifiquement conservé retrouvé au Kazakhstan suggère pourtant que ces créatures incroyables existaient encore il y a 29 000 ans.

Oui, il y avait une « licorne » qui parcourait la Terre il y a des milliers d’années, mais désolé, ce n’était pas du tout celle que l’on retrouve dans nos contes pour enfants préférés. Elasmotherium sibiricum : voici le nom de ce qui était autrefois un pachyderme énorme et hirsute, à l’allure de licorne. Selon les premières descriptions, l’animal mesurait environ 2 mètres de haut pour 4,5 mètres de long, et pesait environ 4 tonnes. Imaginez ensuite une corne crânienne unique d’environ 1,5 mètre de long. Et si l’on pensait l’espèce éteinte depuis 350 000 ans, le crâne récemment découvert dans la région de Pavlodar au Kazakhstan, suggère pourtant encore sa présence sur la Terre il y a environ 29 000 ans.

Selon la taille du crâne découvert, il s’agissait probablement d’un vieux mâle, dont les causes de la mort sont en revanche inconnues. Sa corne était par ailleurs composée de kératine – qui compose également nos cheveux et nos ongles – et devait peser plusieurs kilos, soit plus que n’importe quelle corne de rhinocéros actuel. La question que les chercheurs se sont ensuite posée a été celle de savoir comment cette licorne a pu survivre bien plus longtemps que les autres animaux du même type, qui eux ont disparu des centaines de milliers d’années plus tôt. « Le sud de la Sibérie devait être un refuge, où il a pu survivre plus longtemps que n’importe quel autre rhinocéros préhistorique », suggère Andrei Valerievich Shpansky, principal auteur de l’étude.

Ce dernier suppose également qu’Elasmotherium sibiricum aurait pu migrer, s’ajustant aux changements climatiques dans son milieu de prédilection, et échappant par la même occasion à son extinction lors de la période glaciaire. Reste aujourd’hui à savoir pourquoi l’animal s’est éteint. L’équipe espère que la découverte les aidera à mieux comprendre le rôle et l’impact des facteurs environnementaux concernant l’extinction de la créature. Savoir comment cette espèce a survécu et comprendre les raisons de sa chute pourrait nous permettre des choix plus éclairés quant à l’avenir de notre propre espèce.

Vous retrouverez tous les détails de cette étude dans l’American Journal of Applied Science.

Source