Une libellule cyborg maniable à distance !

Crédits : Capture Vidéo

Le concept est aussi étonnant que révolutionnaire : un module électronique se greffant sur le système nerveux de l’insecte afin de contrôler ses déplacements. Le dispositif offrirait des perspectives très intéressantes puisqu’il s’agit de contrôler des insectes dans le cadre de missions de reconnaissance et de pollinisation ciblée.

En 2015, nous avions assisté à la naissance du cafard télécommandé. En 2016, ce fut le tour du coléoptère biodrone. Et 2017 ? La libellule cyborg bien sûr ! Il s’agit du résultat des recherches des scientifiques américains du Charles Stark Draper Laboratory (Massachusetts) et de l’Howard Hughes Medical Institute (Maryland).

Les chercheurs ont mené à bien le projet DragonflEye consistant à prendre le contrôle du système nerveux d’une vraie libellule et de commander ses déplacements. L’idée est très intéressante dans la mesure où la libellule est capable d’étonnantes prouesses aériennes que les copies robotisées ne peuvent pas suivre.

La libellule est donc équipée d’un genre de sac à dos électronique venant se greffer à son système nerveux. Le dispositif repose plus précisément sur une technique d’ingénierie nommée optogénétique dont le but est d’identifier les réseaux neuronaux et de stimuler les cellules neuronales par le biais d’une lumière bleue. Celle-ci active alors une protéine présente dans les cellules neuronales.

Le « sac à dos » électronique en pièces détachées
(Crédits image : Charles Stark Draper Laboratory)

Lorsque l’on pense à la direction précise du faisceau de lumière bleue, il est supposé une utilisation de la fibre optique, mais celle-ci est trop épaisse pour s’ajuster au cordon nerveux parcourant le corps de l’insecte. Ainsi, les chercheurs du projet DragonflEye ont mis au point ce qu’ils nomment des « optrodes » qui sont des genres de câbles de fibre optique miniaturisés capables de diffuser de la lumière tout en étant recourbés.

« Ces optrodes vont permettre une activation neuronale ciblée sans venir perturber les milliers de neurones voisins », indiquent les chercheurs.

Les libellules faisant partie de l’expérience menée par les scientifiques ont subi une modification génétique. En effet, il a fallu rendre possible l’expression de la rhodopsine par les neurones de l’insecte commandant ses fonctions motrices. Cette protéine est indispensable au dispositif puisqu’il s’avère que cette dernière est sensible à la lumière.

Par ailleurs, les chercheurs indiquent qu’un tel dispositif est plus « doux » pour la libellule, lui infligeant un traitement bien moins nocif que d’autres méthodes basées sur la stimulation électrique.

Reconnaissance, pollinisation ciblée, d’autres insectes pourraient être équipés de ce genre de sac à dos électronique, ce dernier étant d’ailleurs complété par des cellules photovoltaïques afin de permettre une autonomie fiable lors de longues missions.

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Sources : Futura Sciences – Tom’s Guide