L’Homme est capable de déterminer si une personne est malade simplement en observant une photo

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Des chercheurs ont réalisé une étude montrant que des humains étaient capables de repérer une personne malade en observant une photo prise seulement deux heures après une infection.

John Axelsson et son équipe du département de neuroscience clinique de l’Institut Karolinska de Stockholm pensent que l’être humain est doté d’une capacité essentielle à la survie nommée « évitement de la maladie ». Cette aptitude déjà connue vient d’être réellement démontrée pour la première fois par cette même équipe, dont les recherches sont relatées dans une publication de la revue Proceedings of the Royal Society B du 3 janvier 2018.

« Une capacité à détecter les malades permettrait aux gens d’éviter d’être proches de ces derniers, et donc de minimiser le risque de tomber malade si la personne est porteuse d’une maladie contagieuse » a déclaré John Axelsson.

Cette étude expérimentale a mis en scène un groupe de 16 volontaires sains dont l’âge était compris entre 19 et 34 ans. Ces individus tous d’origine caucasienne étaient non-fumeurs, ne consommaient pas d’alcool au moment de l’expérience et ne présentaient pas non plus de problème d’obésité. Un deuxième groupe de 62 personnes a assumé un rôle d’évaluation des membres du premier groupe.

Lors de deux rendez-vous qui ont eu lieu à un intervalle de trois à quatre semaines, les 16 volontaires ont soit reçu un simple placebo, soit une dose de lipopolysaccharides (LPS), qui n’est autre qu’un dérivé de la célèbre bactérie intestinale Escherichia coli. Il faut savoir que les molécules de LPS ne causent pas d’infection, mais sont cependant capables de déclencher une réponse immunitaire prenant la forme de « symptômes pseudo-grippaux » pendant quelques heures suivant l’injection.

Une photo de chaque pseudo-malade a donc été prise deux heures après l’injection, tandis que selon John Axelsson, certains des volontaires « se sentaient très malades et d’autres pas malades du tout ». Par la suite, les 62 évaluateurs ont observé les clichés. Selon les résultats, 13 des 16 volontaires ayant reçu une injection de LPS ont été repérés par une grande majorité des évaluateurs, un taux de réussite si important que celui-ci ne doit rien au hasard.

Selon les scientifiques, « les humains ont la capacité de détecter les signes de maladie dans une phase précoce après l’exposition à des stimuli infectieux ». Ces signes ont été les suivants : un visage plus enflé, une peau et des lèvres plus pâles, des paupières flasques, ou encore des yeux plus rouges. Ces observations auraient la possibilité d’aider « les médecins et les logiciels informatiques à mieux détecter les sujets malades ».

Sources : La DépêcheOuest France