Stanislav Petrov, l’homme qui a peut-être sauvé le monde en décidant… de ne rien faire

Crédits : Credit Oliver Killig / European Pressphoto Agency

Stanislav Petrov, officier de l’Armée rouge en 1983, est décédé il y a quelques mois. Cet illustre personnage est peut-être parvenu à sauver le monde en décidant de « ne pas agir ». Retour sur une histoire qui aurait pu faire basculer l’humanité.

L’officier russe Stanislav Petrov est décédé le 19 mai 2017 à l’âge de 77 ans, bien que sa mort n’ait été révélée qu’en septembre 2017. Cet officier de la Voyska PVO, la force de défense anti-aérienne de l’Armée soviétique, pourrait être considéré comme le héros de la Guerre froide.

Dans la nuit du 25 au 26 septembre 1983, l’intéressé était l’officier de garde sur la base d’alerte stratégique de Serpoukhov-15, située dans un village à une centaine de kilomètres au sud de Moscou. Comme d’habitude, l’homme est chargé de surveiller un gros radar nommé Oko, dont le but est de détecter une attaque provenant des États-Unis ou de ses alliés. Dans un tel cas, l’officier devait alors rapidement prévenir ses supérieurs hiérarchiques.

Soudainement, l’appareil se met en alerte et annonce l’arrivée de cinq missiles balistiques (non nucléaires) ennemis. Au moment de se demander s’il fallait prévenir ses supérieurs, Stanislav Petrov a un pressentiment. L’homme réfléchit et se dit que si les États-Unis attaquent réellement, il serait logique que ceux-ci le fassent de façon massive, or le radar détecte « seulement » cinq missiles.

Par ailleurs, l’officier consulte le radar anti-missiles situé au sol et ce dernier ne détecte rien, affichant des informations différentes de celles du radar Oko – qui lui était en alerte. Dans les conditions de stress que l’on imagine, seul dans son bunker, Stanislav Petrov décide de suivre son instinct et de ne pas lancer l’alerte. Ce dernier expliqua à ses supérieurs qu’il s’agissait d’une fausse alerte et « priait le ciel d’avoir raison », rapportait Wired lors d’une interview en 2007.

Effectivement, l’officier avait raison puisqu’il s’agissait d’un bug informatique. S’il avait attesté de l’arrivée de missiles américains, ses supérieurs auraient sans doute lancé une réponse massive, éventuellement d’ordre nucléaire. L’homme a déclaré que sa hiérarchie a eu de la chance que ce soir-là ce fut lui qui était en poste et pas un autre officier qui peut-être, n’aurait pas eu le même instinct.

Sources : Wired – Slate – RTL